Les Résidences pour retraités Chartwell mènent présentement une offensive publicitaire sous le slogan « Découvrez pourquoi la vie est plus belle ensemble ».
En tant que résidentes et résidents du Domaine du Bordeaux, à Sillery, il est de notre devoir de faire connaître le caractère trompeur de cette publicité en témoignant de la réalité que nous vivons.
Le 10 juillet, les employés.es de sept résidences Chartwell sont tombés en grève au Québec, dont la nôtre. Depuis, nos conditions de vie ne cessent de se détériorer et non, « notre vie n’est pas plus belle ».
Quiconque visiterait la résidence -ce qui est malheureusement impossible en ces temps de crise sanitaire- constaterait l’insalubrité des lieux, ce qui met notre santé et notre sécurité à risque. Nos logements ne sont nettoyés que partiellement. Voilà plus d’un mois que les planchers ne sont plus lavés.
Et est-ce normal qu’une compagnie qui se dit « dédiée à notre mieux-être » nous fasse manger dans des contenants de carton de la nourriture trop souvent refroidie ? Est-ce normal que l’inventaire soit si mal géré que nous manquions parfois de beurre ou de pain ?
Combien de temps devrons-nous vivre dans ces conditions qui portent atteinte à notre bien-être et à notre dignité ?
Nous tenons Chartwell responsable de la situation actuelle et lui enjoignons d’y mettre fin dans les plus brefs délais en acceptant d’offrir un meilleur traitement à ses employés.es.
Il est inconcevable que la plus importante entreprise au Canada dans le domaine des résidences privées pour retraités.es, avec une valeur boursière de plus de 3 milliards $, maintienne ses employés.es dans la misère avec des salaires sous la barre des 14$ de l’heure, comme c’est le cas pour plusieurs préposés.es aux bénéficiaires ou employés.es qui s’occupent de la cuisine ou de l’entretien.
Est-ce vraiment un traitement que Chartwell juge honnête pour ces fameux « anges gardiens » dont le pays entier chantait les louanges pendant la crise sanitaire et qui se retrouveront de nouveau « au front » advenant une deuxième vague ?
L’entêtement de la compagnie nous semble d’autant plus malsain que les revendications salariales des employés.es nous apparaissent non seulement légitimes, mais aussi fort modestes : 15$ de l’heure à l’embauche plus 1$ par année pour un contrat de trois ans.
15$ de l’heure, en 2020, c’est à peine suffisant pour sortir de la pauvreté en travaillant à temps plein. Il s’agit d’un strict minimum selon plusieurs organisations de lutte contre la pauvreté ; un minimum que méritent amplement toutes ces personnes censées contribuer au jour le jour à embellir nos vies, tel que le promettent les publicités de Chartwell.
Il est temps pour la compagnie de nous montrer qu’elle se soucie du bien-être de son personnel et de ses résidents.es et pas uniquement de celui de ses actionnaires.
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