La Guilde canadienne des médias estime que le système actuel, dans lequel Facebook, Google et d’autres plateformes utilisent le travail des journalistes sans les rémunérer, a été très destructeur pour l’industrie des médias d’information.
« Les géants du Web ne paient pas pour le contenu qu’ils réutilisent et dont ils tirent du profit, en plus de s’approprier 90 % des fonds publicitaires disponibles, rappelle Carmel Smyth, présidente nationale de la Guilde. Cela a été dévastateur pour la production de nouvelles, ce qui a entraîné une réduction de la couverture médiatique dans tout le pays et la perte de milliers d’emplois. La nouvelle loi corrige ce déséquilibre. »
Selon Mme Smyth, le ministre du Patrimoine, Pablo Rodriguez, a pris la bonne décision en agissant rapidement et en incluant tous les producteurs de nouvelles, qu’ils soient traditionnels ou en ligne, petits ou grands, privés ou publics comme CBC/Radio-Canada.
« Cette loi est l’une des solutions clés préconisées par la Guilde et d’autres Canadiens préoccupés par la situation afin d’aider à faire face à la crise financière dans les médias d’information. » Elle indique que le syndicat exhorte Ottawa à faire en sorte que le nouveau cadre soit mis en œuvre aussi rapidement que possible, et s’attend à ce que les entreprises médiatiques utilisent la nouvelle rémunération pour favoriser la production de nouvelles.
En commentant la nouvelle législation, la présidente de la sous-section CBC/Radio-Canada du syndicat, Kim Trynacity, a souligné qu’il était particulièrement important que le diffuseur public soit inclus.
« CBC/Radio-Canada joue un rôle central dans l’écosystème de services de nouvelles au Canada, en tant que fournisseur d’informations fiables à l’échelle nationale, dans chaque province et dans des dizaines de collectivités à travers le pays », a-t-elle déclaré.
« Nous avons assisté à des coupes successives dans les effectifs et la programmation de CBC/Radio-Canada au cours des dernières décennies, or les événements récents, au pays et à l’étranger, nous ont rappelé à quel point le diffuseur public est essentiel pour fournir des services de nouvelles de qualité aux Canadiens, peu importe où ils vivent ou quelle langue officielle ils utilisent. C’est un service encore plus nécessaire lors d’une pandémie mondiale, d’une occupation à Ottawa ou d’une invasion en Europe. »
Mme Trynacity ajoute qu’il sera essentiel que toute entente entre CBC/Radio-Canada et les plateformes en ligne soit ouverte et transparente, et que les bénéfices soient réinvestis dans la production de nouvelles et de programmes canadiens originaux.
La Guilde canadienne des médias, Section locale 30213 de SCA-Canada est un syndicat démocratique de plus de 5 000 membres à travers le Canada, y compris les employés de la Société Radio-Canada/Canadian Broadcasting Corporation, de La Presse Canadienne et de Pagemasters North America, de Thomson Reuters, du Réseau de télévision des peuples autochtones (APTN), de TFO, de TVO, de VICE, de Zoomer Media, de l’AFP, de CKOF, de BuzzFeed et de Islington Printing ainsi que les pigistes des médias.
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