De Paris, Omar HADDADOU
photo Omar Haddadou Bureau de Vote à Romainville, 24 avril 2022
Un score honorable. Le plus fastidieux reste à venir !
Il s’est quand même payé une petite frousse Emmanuel Macron, au moment où la dynamique de sa rivale Marine Le Pen s’envolait juste après le premier tour. Derrière leurs écrans, les Immigrés (es) retenaient leur souffle. Au firmament, Zemmour trépignait d’enthousiasme d’aller dicter cérémonieusement sa politique d’une France racisée, en espérant un portefeuille ministériel…
Mais ce dimanche 24 avril, l’urne se voulait cartésienne : Balayer les extrémismes ! Premier Président de la V République française réélu hors cohabitation, avec 58, 55% de voix, Emmanuel Macron exulte en remerciant toutes et tous ceux qui lui ont accordé leur confiance pour vaincre Marine Le Pen : « Je sais que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême Droite. Je veux les remercier et leur dire que j’ai conscience que leur vote m’oblige pour les années à venir ».
Le vainqueur de l’élection 2022 doit être investi pour un second mandat avant le 13 mai à minuit, date de la fin de son premier quinquennat, au 55, rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris.
Une victoire célébrée avec sobriété singulière et un discours succinct de 9 minutes. L’échéance de la refondation s’annonce difficile et le plus jeune chef de l’Etat français en a bien conscience : « Les années à venir ne seront à coup sûr pas tranquilles » prévient Emmanuel Macron avant de poursuivre : « Nul ne sera laissé au bord du chemin. Je ne suis plus le candidat d’un clan, mais le Président de tous. La colère et les désaccords doivent trouver une réponse, ce sera ma responsabilité. Il ne peut y avoir de combat sans alliances et le bloc national doit s’unir. Je sais ce que je vous dois… ».
Pour les 100 premiers jours de cette reconduite à la tête de l’Etat, Macron plaide pour un mandat écologique où les citoyens seront « mieux consultés ». Sur le volet économique, deux dossiers sont d’ores et déjà sur la table, à savoir le pouvoir d’achat incluant la mise en place pour les ménages d’un « paquet de pouvoir d’achat contre l’inflation », et le très explosif dossier des retraites qui fait débat sur l’âge de départ et la revalorisation des pensions. Aider les Français (es) à faire face à la hausse des prix, tel est l’objectif affiché du locataire de L’Elysées, alors que la hausse tarifaire s’installe de 4,5 %, notamment dans les produits alimentaires et les carburants. L’Exécutif est appelé à répondre urgemment aux attentes des citoyens afin d’éviter tout remake de la colère des Gilets jaunes, des Syndicats et de la Jeunesse. Aux commandes, la Gauche n’a pas le droit à l’erreur.
Sonnée par la déconvenue dominicale, Marine le Pen, après avoir savouré la lévitation exquise du triomphe et de la médiatisation des semaines durant, se console de la bataille législative des 12 et 19 juin 2022 en promettant de repartir du bon pied et à toute biture pour une majorité à l’Assemblée nationale : « Le score historique du Rassemblement national (RN), place notre camp dans d’excellentes dispositions pour les Législatives » fait-elle savoir.
Devin, l’espace d’une intervention filmée, Éric Zemmour lui, ergote : « Je voyais la défaite de Le Pen venir depuis des années. Hélas, hélas, hélas ! C’est la huitième fois que la défaite frappe le nom Le Pen ! ».
Le leader de La France Insoumise - fervent défenseur de la Justice sociale et de la retraite à 60 ans - Jean-Luc Mélenchon, Monsieur « Pas une voix pour Marine Le Pen », « Elisez-moi Premier Ministre ! » a déjà les pieds sur le starting-block du 3ème tour. La séquence politique restant ouverte, il tempête : « Madame Le Pen est battue. La France a refusé clairement de lui confier son avenir. Et c’est une très bonne nouvelle pour l’unité du peuple. Les 12 et 19 juin un autre monde est possible si vous élisez une majorité, de députés de la nouvelle Union populaire qui doit s’élargir ».
Les électeurs de Mélenchon, 3ème force politique du pays, ont voté à 38% pour Macron au second tour. Un apport des suffrages exprimés qui a pesé tout son poids pour éviter le scénario catastrophe.
Demain, pas tout à fait affranchi des iniquités, sera-t-il meilleur ? « Das ist die Frage ! » C’est toute la question !
O.H
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