NPA
24 avril 2022
Le pire a donc été évité : en politique plus qu’ailleurs, deux maux, mêmes très graves, doivent toujours être hiérarchisés. D’un côté une droite dure, ultra libérale technocratique, policière, liée aux vieux partis de gouvernement, à l’État et ses appareils, aux firmes du CAC40, mais sans base sociale de masse et détestée par une grande partie du pays. De l’autre une extrême droite populiste mais lissée, démagogique et menteuse, en quête de respectabilité, avec malheureusement une certaine base populaire...
Avec un taux d’abstention de 28 %, il s’agit du second score le plus important de l’histoire de la Ve République... derrière l’élection de 1969. Près d’un tiers des électeurs ne veulent même plus jouer cette comédie. Le taux de vote blanc et nul ne sera connu que plus tard, mais il pourrait a priori atteindre aussi un record. La crise politique, démocratique, qui met en cause la légitimité de ce président à nouveau mal élu, s’accentue. Son bilan négatif est sans appel, et ce second mandat s’annonce comme un approfondissement des attaques sociales, démocratiques et idéologiques réactionnaires. Le boulevard pour l’extrême droite devrait donc encore s’élargir...
Il y a urgence à tracer une perspective d’émancipation, à construire une gauche de combat. Le NPA est favorable à ce que dans les prochaines élections législatives, il y ait des candidatures d’union pour faire face à la droite et à l’extrême droite, sur la base d’un programme de contestation du macronisme et de rupture avec les politiques capitalistes. C’est la raison pour laquelle nous avons répondu positivement à l’invitation à discuter avec l’Union populaire, avec la ferme volonté d’aboutir à des candidatures unitaires à gauche. Mais c’est aussi, et peut-être surtout, le troisième tour social qui s’ouvre dans la rue, sur nos lieux de travail et d’études, à commencer contre la « réforme » annoncée de nos régimes de retraites. Des luttes sociales à construire pour résister à l’offensive de Macron II, condition indispensable pour changer la donne durablement.
Pour tout cela, nous aurons besoin à la fois d’unité et de radicalité. Partis, syndicats, associations et collectifs écologistes, antiracistes, féministes, LGBTI : il faut construire un front commun et durable de notre classe, articulant mobilisations de rue et batailles idéologiques, en particulier contre l’extrême droite. De ce front et des luttes multiples pourrait alors émerger une force politique anticapitaliste, antifasciste, féministe, écologiste et internationaliste, pour la transformation révolutionnaire de la société. C’est nécessaire et c’est urgent.
Montreuil le 24 avril 2022
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