Des mesures qui ne sont pas à la hauteur des objectifs
Le gouvernement libéral propose présentement une cible ambitieuse de réduction des gaz à effet de serre au Québec, soit une réduction de 37,5 % sous le seuil de 1990 d’ici 15 ans. Bien que la CSN soit enthousiaste face à cet objectif, elle déplore le manque de gestes concrets pour y arriver. « Les politiques actuelles du gouvernement Couillard sont insuffisantes pour permettre d’atteindre la cible qu’il se fixe », dénonce Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable du dossier environnement. « L’électrification des transports est un incontournable pour réduire les GES. Ce n’est que par des investissements importants que le Québec réduira son empreinte écologique de manière substantielle. Cent mille voitures électriques de plus, c’est louable, mais avec quatre millions de voitures à essence ou à diesel qui demeureront sur les routes du Québec, il reste beaucoup de chemin à parcourir. »
Pour la CSN, le Québec dispose de l’énergie électrique nécessaire à l’électrification des transports publics. Elle croit qu’un véritable plan d’électrification des transports pourrait être un élément important d’une politique de développement favorisant le renforcement et la modernisation du secteur manufacturier et industriel dans une perspective de développement durable. Les investissements requis auraient un effet structurant sur plusieurs industries québécoises comme celles de la fabrication d’équipements de transport collectif.
Les régions encore une fois délaissées
La CSN estime qu’une stratégie d’électrification de transport doit nécessairement prendre en compte les déséquilibres et les disparités régionales. « Nous nous devons de penser collectivement à la mobilité durable et d’entamer un chantier d’action national constructif et rassembleur », souligne Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN et responsable du dossier du développement régional. « Les propositions du gouvernement écartent les particularités des régions et favorisent principalement les projets de transport collectif dans les grands centres urbains. C’est inadmissible qu’un plan d’action de cette envergure ne fasse aucune mention du transport régional, rural et interurbain. »