L’appel d’André Boisclair au ralliement au PQ sonne faux. Sa supplique aux altermondialistes, aux écologistes et aux féministes fait remonter en nous les souvenirs de ses politiques néolibérales et de leurs conséquences désastreuses pour la population du Québec. Il joue sur la peur. Mais, l’avenir du Québec ne se construira pas sur la peur.
Voter Québec solidaire, ce n’est pas diviser le vote progressiste C’est permettre son affirmation fière et indépendante.
Voter Québec solidaire, c’est enfin libérer ce vote progressiste de la tutelle des technocrates néolibéraux qui dirigent le PQ. Il suffit de regarder attentivement la plate-forme de ce parti pour voir que le vote péquiste n’est pas un vote pour la justice sociale, pour une meilleure égalité des hommes et des femmes, pour une politique véritable de logements sociaux, pour un Québec véritablement écologique et pour un élargissement de la démocratie citoyenne. Le vote péquiste, c’est un vote qui accepte de mettre sous le boisseau ces priorités essentielles pour des lendemains difficiles. Surtout lorsqu’on a le souvenir de ce qu’ont été les politiques des gouvernements péquistes : les coupures dans les dépenses d’éducation et de santé, les attaques contre les libertés syndicales, des concessions ridicules aux différentes marches des femmes, la destruction de nos forêts...
Voter pour Québec solidaire, ce n’est pas diviser le vote souverainiste : c’est exprimer haut et clair que la souveraineté nationale ne fera pas l’économie d’une véritable souveraineté populaire.
Un vote pour Québec solidaire ne signifie en rien la division du vote souverainiste - mais la proposition d’une stratégie alternative pour construire une majorité pour la souveraineté du Québec. Voter Québec solidaire, c’est enfin libérer le vote souverainiste d’une position d’attentisme face à un parti politique qui a plus souvent qu’autrement instrumenté les aspirations nationales à l’indépendance pour porter une élite nationaliste aux affaires de l’État, élite qui n’a rien trouver de mieux que de frapper, à plusieurs reprises, sur le bloc social qui l’avait portée au pouvoir.
Les attaques contre les travailleuses et les travailleurs du secteur public et l’offensive contre les acquis populaires dans le cadre de la lutte pour le déficit zéro ont constitué des moments forts d’une gestion qui a entamé le soutien à l’indépendance du Québec. La stratégie proposée par Québec solidaire comprend que la majorité pour la souveraineté nationale se construira par la liaison entre la lutte pour l’indépendance, celle pour un projet de société égalitaire et l’élargissement de la souveraineté populaire.
Voter Québec solidaire, ce n’est pas diviser les progressistes face à la montée de la droite. C’est contribuer concrètement à construire ici et maintenant le parti clairement à gauche qui sera un instrument essentiel pour lutter contre le vent de droite que les élites économiques essaient de faire souffler sur le Québec.
La montée de l’ADQ ne reflète pas la consolidation d’une droite politique organisée dans la population du Québec. Elle reflète bien davantage le ras-le-bol de la population face aux tromperies des partis politiques néolibéraux traditionnels. Ce ras-le-bol n’a pas réussi à trouver une expression adéquate, en prise réelle avec les intérêts de la vaste majorité de la population du Québec. Voter pour Québec solidaire, c’est exprimer sa volonté d’en finir avec la politique spectacle, avec les faux-semblants, et affirmer la nécessité de construire un parti qui défend les intérêts authentiques de la vaste majorité et qui a su articuler sa plate-forme autour de ces intérêts.
Pour défendre les intérêts des couches populaires, un vote pour le PQ est un vote inutile. Car c’est un vote de confiance à un parti néolibéral qui désarme les progressistes et sème les illusions. C’est un vote pour un parti dont les progressistes n’ont pas contrôlé l’agenda dans le passé et qu’ils ne contrôleront pas davantage dans l’avenir. Les seuls votes utiles sont ceux qui vont permettre le renforcement de l’auto-organisation des couches populaires, des femmes et des jeunes, de façon indépendante des élites économiques qui ont leur propre agenda. Ce sont ces votes qui favorisent le renforcement de Québec solidaire.
Il faut en finir avec un vote stratégique qui n’en est pas un. Il ne faut pas voter en se bouchant le nez et en essayant d’oublier les politiques néolibérales du PQ. Il est nécessaire de voter pour ses convictions, pour ses valeurs. Il faut voter en se rappelant que Québec solidaire est là pour rester et qu’il faut construire l’avenir dès aujourd’hui.