Le Syndicat des Métallos craint que l’accord commercial Canada-Corée proposé n’enfonce davantage le déficit commercial de 4 milliards de dollars qu’a eu le Canada l’an dernier avec la Corée du Sud.
« Le gouvernement conservateur fait la promotion de cet accord comme étant bénéfique pour la plupart des secteurs, et ce, même s’il porte atteinte à l’industrie canadienne de l’automobile », a ajouté M. Neumann. « En plus de nuire à l’industrie de l’automobile, il représente une menace encore plus grande pour le secteur de la fabrication au Canada. »
En 2013, le Canada a importé pour 7 milliards de dollars de marchandises de la Corée du Sud, mais n’a pu vendre que pour 3 milliards de dollars sur le marché coréen. Si le « libre-échange » devait augmenter ces deux chiffres par un montant proportionnel, il en résulterait un déficit commercial encore plus grand ainsi que d’autres pertes d’emplois pour les Canadiens.
Ce déséquilibre est particulièrement marqué dans le secteur de l’acier. L’an dernier, la Corée du Sud a vendu pour 330 millions de dollars d’acier au Canada, mais en a acheté seulement pour 50 millions de dollars du Canada.
« La Corée jouit-elle d’un avantage naturel dans la production de l’acier ou fait-elle un meilleur usage des politiques industrielles visant à soutenir son secteur de l’acier ? », se demande M. Neumann. « Le Canada ne devrait pas céder son droit de faire appel à des politiques industrielles, comme des préférences en matière d’approvisionnement, pour développer notre économie. »
Au-delà des effets sur les flux commerciaux, on s’attend à ce que l’accord comprenne des procédures de règlement des différends entre investisseur et État qui donneraient des privilèges spéciaux aux entreprises coréennes, leur permettant de contester directement des lois et des règlements canadiens devant des tribunaux secrets.
Le correspondant national du secteur des affaires du Globe and Mail, Barrie McKenna, a récemment souligné que le Canada fait actuellement l’objet de réclamations atteignant 2,5 milliards de dollars de la part d’investisseurs étrangers dans le cadre d’autres accords commerciaux. Nous ne devrions pas aggraver ce problème en acceptant des dispositions investisseur-État avec la Corée du Sud.