Depuis le 8 mai dernier, les étudiants et étudiantes de Cooper Union ont mené une action d’occupation brave et nécessaire au septième étage de l’établissement, en contestation d’une récente décision unilatérale par le conseil d’administration qui aura pour effet de mettre fin à plus d’un siècle de gratuité scolaire au premier cycle.

Les étudiantes et étudiants de Cooper Union agissent contre cette décision administrative inexcusable qui s’inscrit en opposition claire avec les idéaux et la vision sociale historiques de Cooper, ceux-ci visant à susciter la créativité et à « développer un sens de la justice sociale qui se traduirait en action ».

La gratuité scolaire à l’université et l’accessibilité à travers les classes sociales est une pierre d’assise de toute société prenant racine dans des idéaux de justice sociale.

Les étudiants et étudiantes de Cooper Union sont un exemple inspirant de la lutte grandissante pour une éducation post-secondaire accessible aux États-Unis, où les dettes étudiantes atteignent des niveaux catastrophiques.

Cooper Union demeure un exemple clair de la possibilité d’une éducation post-secondaire gratuite et universellement accessible aux États-Unis, et s’affirme ainsi aujourd’hui comme un point clé de la lutte étudiante américaine.

Dans le contexte de la campagne de l’ASSÉ pour l’abolition des frais de scolarité au Québec, ayant pour objectif de créer un système d’éducation post-secondaire pleinement accessible, nous comprenons aujourd’hui que la lutte étudiante à Cooper est intimement liée à la nôtre au Québec.

Les étudiantes et étudiants de Cooper épinglent désormais fièrement le carré rouge à leurs chandails et ont plus récemment affiché ce symbole massivement à leur collation des grades à la ville de New York.

Comme on a pu l’observer au Québec, les étudiants et étudiantes de Cooper Union ont eu recours à l’action directe, notamment pendant leur sit-in aux bureaux du président, soulignant l’importance d’utiliser des tactiques variées pour mettre l’accent sur l’urgence de notre lutte commune. Les étudiantes et étudiants de Cooper remettent aussi en question les modèles de gouvernance inaccessibles et autoritaires imposés à la fois par le gouvernement et l’administration de l’université.

Pour nous au Québec, la lutte étudiante de la dernière année à Cooper Union, qui rejoint les idéaux de gratuité scolaire et de justice sociale ayant guidé la contestation historique du printemps 2012, est un exemple inspirant de la nature internationale de notre lutte commune.

L’ASSÉ exprime pleinement son support et sa solidarité envers les étudiantes et étudiants de Cooper Union dans leur bataille juste pour une éducation gratuite et accessible, ainsi que son support complet pour votre occupation continue du septième étage qui illumine de rouge, soir après soir, le ciel de Manhattan.

Solidairement,

Association pour une solidarité Syndicale (ASSÉ)

Montréal, Québec, 1er juin 2013

Remerciements à Stefan Christoff, Émilie Joly et Ludvic Moquin-Beaudry. Pour plus d’informations, visitez la page Facebook de Free Cooper Union (https://www.facebook.com/FreeCooperUnion?fref=ts).