Le premier ministre a remis en question l’éthique de deux reporters de la Société Radio-Canada (SRC), Marie-Maude Denis et Alain Gravel, qui ont fait un travail remarquable pour exposer les problèmes de corruption et de collusion dans l’industrie de la construction. Leurs reportages et ceux de médias concurrents ont souvent éclaboussé le gouvernement libéral au cours des dernières années, ce qui explique peut-être la sortie intempestive du premier ministre.
M. Charest accuse aussi la SRC d’avoir diffusé ce reportage pour nuire à sa campagne de manière délibérée. Il dit souhaiter que les médias se concentrent sur "les vrais enjeux".
Il n’appartient pas au premier ministre, ni à aucun autre politicien, de dicter aux médias leurs choix rédactionnels, rappelle la FPJQ. Les journalistes et les médias doivent rester libres de traiter des sujets comme ils l’entendent, sans subir des critiques indues de décideurs publics.
C’est précisément parce que le Québec est en campagne électorale que le sujet de cette filature interrompue, sur une connaissance de longue date de M. Charest, est d’intérêt public. Les électeurs sont en droit de connaître ces renseignements pour porter un jugement..
Si elle avait choisi de taire ces informations durant la campagne, la SRC aurait bien mal joué son rôle de diffuseur public. D’aucuns auraient pu l’accuser de faire le jeu du gouvernement sortant.
Les politiciens, si épris de l’idéal démocratique, doivent comprendre qu’une presse libre est indissociable d’une démocratie en santé.
La FPJQ invite M. Charest à respecter le travail des médias même si le résultat lui déplaît. Les journalistes et les médias ne seront pas à la remorque de son plan de campagne, aussi ingénieux soit-il.