C’est, de plus, par solidarité avec la ville de Gaspé et son règlement novateur, auquel plusieurs autres municipalités ont emboîté le pas, que la Municipalité des îles a choisi d’aller de l’avant. Pour donner le droit aux citoyens de s’approvisionner en eau potable, mais aussi afin de remettre en des mains locales des enjeux environnementaux locaux : que les citoyens et décideurs choisissent eux-mêmes leurs priorités de gestion de territoire.
De plus, ce règlement empêcherait la société Gastem, laquelle détient 1,1 million d’acres au Québec dont font partie les Îles, d’aller rondement dans ses projets d’exploration de gaz naturel. Cette société détient d’ailleurs un permis du ministère des Ressources naturelles. En attendant la mise en place officielle du règlement dès le mois prochain, les appuis ont fusé au sein de la population concernant cette décision.
Nouvelle demande de commission d’examen
Parallèlement, par voie de communiqué, la municipalité a réagi au rapport du commissaire Scott Vaughan, associé au bureau du vérificateur général du Canada, qui estime que la capacité d’intervention en cas de marée noire est inadéquate dans le golfe du Saint-Laurent. Il estime par ailleurs que les garanties financières de trente millions de dollars demandées aux compagnies pétrolières sont largement insuffisantes.
Selon le maire des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, ces deux éléments font partie des nombreux arguments que la Municipalité des Îles invoque depuis quelques années à l’appui de sa demande pour un moratoire sur l’exploration pétrolière dans le golfe et pour la tenue d’une commission fédérale d’examen.
« Nous demandons depuis des années un réexamen des cadres législatifs fédéral et provincial, l’évaluation des mesures de contingence, l’analyse de la valeur économique des ressources du golfe et une approche intégrée », rappelle le maire Arseneau. « En ce sens, le rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable s’inscrit exactement dans l’approche que nous préconisons. » Rappelons que la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine a réitéré sa demande pour une commission fédérale d’examen le 12 décembre dernier.
Par ailleurs, le député de Haute-Gaspésie-La Mitis-Matapédia et porte-parole du Bloc Québécois en matière d’environnement, Jean-François Fortin, questionnait le gouvernement conservateur en Chambre des communes cette semaine à propos des constats du commissaire à l’environnement Scott Vaughan. « Un déversement pourrait anéantir d’un coup l’économie régionale […] Le gouvernement va-t-il cesser de rejeter sa responsabilité et imposer un moratoire sur l’exploitation de Old Harry ? » Ce dernier affirme qu’il maintiendra la pression dans ce dossier qui interpelle beaucoup de citoyens de la Gaspésie et des Îles.
Il en va de même pour le député néodémocrate de la région, Philip Toone, lequel réitère son désir d’entamer une étude sérieuse d’impact fédéral sur Old Harry. « L’exploitation des ressources naturelles est trop importante et les conséquences d’un accident sont trop graves pour gérer ça à la petite semaine, commente-t-il. Si les conservateurs sont sérieux, ils iront de l’avant avec une véritable étude d’impact. »