Par contre, elle a l’appui de 80% des femmes au sein du Parti. Le temps est venu d’élire une présidente, nous disent-elles. Elle est présidentielle. Elle a l’expérience nécessaire pour battre les républicains. Les femmes démocrates voient en elle une figure de l’histoire au même titre que l’a été Barack Obama. « Brisons le plafond de verre pour les femmes sur le terrain présidentiel », disent-elles.
Cependant, pour le mouvement féministe, c’est une autre histoire. Ce mouvement est aujourd’hui profondément divisé, entre celles qu’on qualifie de libérales et celles (plus radicales) qui croient que le féminisme est un outil pour changer la société américaine. Pour la faction libérale, après les victoires des derniers 40 ans, il faut travailler au sein du processus politique. Pour sa part, l’aile radicale, tout en reconnaissant les victoires remportées, voit le féminisme comme un élément central du progressisme et de la lutte antiraciste.
Pour l’aile radicale, Hillary Clinton, qui a eu l’appui du NOW (National Organisation of Women) lors de sa première tentative pour devenir la candidate du Parti Démocrate, ne répond pas aux attentes. La lutte féministe s’est élargie, pour les gais et lesbiennes, les transgenres, les femmes de la classe ouvrière, la lutte antiraciste, particulièrement les femmes des minorités visibles. Selon les radicales, le féminisme d’Hillary est fait pour que les femmes blanches bien nanties accèdent au pouvoir capitaliste et à l’impérialisme américain qui vient avec. C’est une espèce de « Girl Power ». Au bout de la ligne, la candidature d’Hillary ne suscite pas d’enthousiasme dans le camp progressiste, y compris parmi les féministes.
Il est probable cependant que les féministes vont voter pour Hillary pour empêcher le projet néofasciste que propose le Parti Républicain. Ce sera davantage un vote par défaut, cependant.