Le juge Denis Jacques, de la Cour supérieure, au dossier, ne doit pas ignorer, au delà des technicalités juridiques qui sont le lot d ?un savoir artificiellement technicisé et détourné par des pseudo-spécialistes du droit, que le procès de Gabriel Nadeau-Dubois est aussi et avant tout le procès politique du mouvement étudiant !
Il s ?agit du procès de la démocratie étudiante, initié par une idéologie individualiste et néolibérale qui veut nous faire croire que l ?enseignement est une marchandise et que les étudiants sont des clients, que les droits individuels priment nécessairement sur les droits collectifs.
Si le juge Denis Jacques prenait le parti, politiquement explicite, de condamner Monsieur Gabriel Nadeau-Dubois, ce serait de toute évidence la mobilisation étudiante qu ?il susciterait et appellerait, mettant ainsi en péril à la fois la paix sociale d ?une manière générale, mais aussi un climat d ?étude qui a été malgré tout rétabli dans les institutions scolaires, alors qu ?il avait été mis à mal par la stratégie de confrontation et de pourrissement du conflit planifiée et déployée par le PLQ.
En se masquant éventuellement derrière des technicalités juridiques, le représentant du système judiciaire ne serait pas à même de dissimuler le fait qu ?il orchestre un procès politique, qui résulte d ?une offensive néolibérale contre le mouvement étudiant, et qu ?une condamnation politique prendrait nécessairement la forme d ?une déclaration de guerre de l ?État contre le mouvement étudiant !
Yves Claudé