Car, si le gouvernement chinois a, non démocratiquement comme d’habitude, imposé à ses « députés » cette ratification formelle dont nul ne pourra vérifier les effets, les Américains ont été largement plus hypocrites ; et la presse et les autres dirigeants de la planète ont fait semblant de les croire. L’astuce est la suivante : le président Obama s’est en fait « joint au traité ». En clair, il s’agit d’une décision personnelle qui n’a aucune valeur légale ou contraignante aux États-Unis où la ratification est du seul ressort du Sénat et de la Chambre des représentants. Lesquels sont l’un et l’autre formellement opposés à l’accord de Paris. Grâce à l’addition des positions religieuses et « anti-sciences » qui risquent de perdurer quel que soit le résultat de l’élection présidentielle du mois de novembre.
Donc, si Donald Trump est élu, il ne demandera même pas aux parlementaires américains d’examiner cet accord. Et si c’est Hillary Clinton qui gagne, elle ne disposera probablement pas, sauf miracle, d’une majorité pour ratifier formellement le texte adopté à Paris au mois de décembre 2015 dans une euphorie et des embrassades qui n’auraient dû tromper personne. Sauf les responsables politiques français qui croyaient faire plaisir aux écologistes et s’offrir un succès avec la complicité des autres nations dont beaucoup ont été sommées de faire semblant lors de nombreuses rencontres bilatérales.
Le gouvernement français a d’ailleurs lui aussi annoncé qu’il avait obtenu la ratification. Ce qui ne sert rigoureusement à rien, puisque dans la configuration actuelle des règles de l’Union européenne, c’est seulement à cette dernière que revient la responsabilité d’organiser cette ratification. D’autant plus que les 28 pays qui la composent n’ont pas encore réussi à se mettre d’accord, de nombreux petits et grands pays ayant fait savoir qu’ils n’en étaient pas question dans l’état actuel du texte.
Il n’y a donc guère de risque à parier que lorsque les 195 pays concernés se retrouveront le 7 novembre prochain à Marrakech pour la COP 22, la barre de la ratification de 55 pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ne sera pas atteinte. Or, cette limite minimale est celle qui peut donner force de loi au texte adopté, sans vote, lors de la COP 22…