Édition du 18 juin 2024

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Politique québécoise

Fuite radioactive libérale à Gentilly-2

On nous apprend qu’une fuite radioactive s’est produite à la centrale nucléaire Gentilly-2, il y a plus de 2 mois. Le Parti libéral, Hydro-Québec et un maire s’entêtent à nous dire qu’il n’y a pas de problème. Située sur les berges du fleuve Saint-Laurent, à proximité de la Basilique Notre-Dame-du-cap, notre technologie Candu vieille de plus de 30 ans, est-elle sous la bénédiction de la Vierge Marie ?

Le président du syndicat des ingénieurs d’Hydro-Québec, Ramzi Chahine, disait l’été dernier dans les médias, que des fuites radioactives survenaient régulièrement. De son côté, la Commission Canadienne de sureté nucléaire a soulevé plusieurs problèmes technologiques sérieux. Avec plus de 70 substances radioactives rejetées à tous les jours, des déchets qui s’accumulent, des mines d’uranium toxiques et une technologie que l’on ne maîtrise pas ; comment le gouvernement entend-il justifier la reconstruction de Gentilly-2 ? Y aurait-il une fuite de la raison ? Une contamination de conflits d’intérêts ?

Les libéraux parlent de vouloir protéger les emplois, dont une majorité temporaire ou paramilitaire. Oublient-t-ils la réelle protection des travailleurs au cœur de la centrale et tous les autres travailleurs résidant dans un périmètre de 150 kilomètres ? Le travail, ce n’est pas toujours la santé. Les maladies professionnelles chez les travailleurs de l’industrie nucléaire sont reconnues aux États-Unis. Au Québec : non.

Gentilly-2 ne peut produire d’isotopes médicaux. Le Canada finance depuis peu les cyclotrons pour la médecine nucléaire. Cela permet d’être indépendants de centrale, comme celle de Chalk River en Ontario, qui fut aussi le théâtre d’un accident où plusieurs milliers de litres d’eau lourde contaminée au tritium se déversèrent dans l’environnement. Le tritium est mutagène, cancérigène et tératogène. Il n’y a aucune manière de le filtrer. Le Canada est l’un des pays au monde, où le niveau toléré est le plus élevé. En France, suite à un déversement radioactif dans une rivière, on y a interdit l’accès à l’eau.

Les militants pro-nucléaires ont-ils toujours le même discours ? L’Ontario, grand producteur nucléaire, réoriente les milliards de dollars des contribuables vers les énergies renouvelables. Dernièrement, Hydro-Québec, fervente promotrice du nucléaire, a mis les freins suite à Fukushima et a renvoyé la décision finale au gouvernement provincial qui avait déjà ralenti le processus de réfection.

Jean Charest vient tout juste de visiter le Japon. Il s’est recueilli en mémoire des victimes du Tsunami et de la catastrophe nucléaire. J’espère que cela a porté fruit. Ce pays a d’ailleurs annoncé sa sortie du nucléaire tout comme l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Suisse, l’Italie et la Suède. À ce nombre, s’ajoute d’autres pays qui auparavant, avaient proscrit tout projet de construction suite à Tchernobyl. L’odieux de financer la réfection Gentilly-2 repose sur les épaules du gouvernement libéral en place et de leurs membres : Danielle St-Amand, Julie Boulet, Nathalie Normandeau, Jean Charest... Tout comme la décision historique d’arrêter le processus.

* L’auteur est porte-parole des CentricoisES et MauricienNEs pour le déclassement nucléaire (CMDN) à Trois-Rivières.

Sébastien Bois

Sébastien Bois, porte-parole des CitoyenNEs mauricienNEs pour le déclassement nucléaire
Trois-Rivières

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