Accueillant favorablement l’exercice gouvernemental de réviser le régime des redevances minières, les porte-parole des deux organisations, Daniel Boyer, secrétaire général de la FTQ, et Daniel Roy, directeur québécois des Métallos, ont plaidé en faveur d’un développement minier durable, respectueux de l’environnement et des communautés, et garant de bénéfices suffisants pour l’ensemble de la population.
« Nous sommes d’accord avec un système de redevances hybride, explique Daniel Boyer, basé à la fois sur une redevance calculée sur la valeur du minerai, modulée en fonction des étapes de transformation du minerai, et sur une rente minière liée aux surprofits. Nous souhaiterions aussi la création d’un fonds renfloué d’une partie des redevances, qui pourrait financer des investissements dans la deuxième et la troisième transformation de même que dans la diversification économique. »
Pour le directeur québécois des Métallos, il faut absolument enrayer un processus qui voit les entreprises minières partir avec la totalité du minerai pour le transformer outremer. « Il faut absolument que le Québec se montre plus ferme et qu’il assujettisse l’obtention des permis d’exploitation à des exigences de transformation. Nos ressources suscitent un grand intérêt et si nous voulons profiter réellement des bienfaits de l’exploitation de ressources comme le graphite, le lithium, le fer…, il va falloir que le gouvernement du Québec mette ses culottes et qu’il négocie serré pour qu’il y ait une réelle transformation au Québec. »
La FTQ et les Métallos souhaitent que les infrastructures aident non seulement les sociétés minières à venir ici, mais qu’elles permettent également aux diverses régions d’envisager des activités de transformation, à la faveur d’une relance du secteur manufacturier.
Le mémoire de la FTQ et des Métallos, qu’on retrouvera sur leur site Internet respectif, préconise également l’adoption de règles de transparence assurant la divulgation des paiements de redevances, des crédits d’impôts et autres subventions accordés aux sociétés minières. Il suggère aussi au gouvernement de prendre des participations en contrepartie des investissements publics dans les infrastructures afin de développer des filières stratégiques en matière de transformation.