Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Nucléaire

Isotopes médicaux sans uranium et sans nucléaire

Félicitations aux chercheurs du CHUS

Pour la coalition, cette nouvelle tombe à point et défait l’un des mythes véhiculés par les lobbies du nucléaire, mythe selon lequel les mines d’uranium et les centrales nucléaires seraient essentielles à la production d’isotopes médicaux.

« Tout simplement BRAVO ! », lance la coalition Québec meilleure mine ! à la suite de l’annonce, le 27 janvier, de l’octroi d’une bourse de recherche de 5 M$ au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS). Cette bourse s’inscrit dans le cadre d’un programme fédéral de plus de 35 M$ visant à soutenir la production d’isotopes médicaux sans la filière du nucléaire.

« C’est un pas de plus vers la production d’isotopes médicaux sans mine d’uranium et sans centrale nucléaire, qui génèrent toutes deux d’importantes quantités de déchets radioactifs. On ne peut donc que s’en réjouir ! Bravo aux chercheurs québécois qui ont eu la vision de travailler à la mise sur pied de cette technologie propre au Québec ! », rajoutent les membres de la coalition Québec meilleure mine !

Pour la coalition, cette nouvelle tombe à point et défait l’un des mythes véhiculés par les lobbies du nucléaire, mythe selon lequel les mines d’uranium et les centrales nucléaires seraient essentielles à la production d’isotopes médicaux. « Au contraire, cette annonce confirme qu’il est tout à fait possible et souhaitable de produire des isotopes médicaux sans la filière du nucléaire et sans les nombreux impacts environnementaux et socio-sanitaires qui y sont associés », affirme Ugo Lapointe, porte-parole de la coalition.

« La production d’isotopes médicaux sans la filière du nucléaire présente également l’avantage d’être moins coûteuse et plus sécuritaire. La mise sur pied d’un réseau pancanadien de centres de production d’isotopes médicaux ne coûterait qu’une fraction des milliards de $ qu’il en coûte généralement pour la construction ou la réfection d’une seule centrale nucléaire. De plus, un tel réseau permettrait de diversifier les sources d’approvisionnement en isotopes médicaux, et serait donc plus résilient et plus sécuritaire à moyen terme. » ajoute Michel Duguay, professeur à l’Université Laval et porte-parole du mouvement Sortons le Québec du nucléaire.

« Somme toute, ça nous apparaît être une solution gagnante-gagnante pour la société : moins d’impacts environnementaux et socio-sanitaires, moins de coûts et une plus grande sécurité d’approvisionnement en isotopes médicaux », conclut Ugo Lapointe.

La coalition Québec meilleure mine ! félicite encore une fois les chercheurs québécois qui ont contribué à la mise sur pied de cette technologie propre et encourage les gouvernements à les soutenir davantage au cours des prochaines années. « Cela ne pourra que contribuer à accélérer la production d’isotopes médicaux sans la filière du nucléaire », soutient François Lapierre de l’Association de protection des Hautes-Laurentides, une région affectée par des travaux miniers d’exploration pour l’uranium.
Rappelons que les mines d’uranium et les centrales nucléaires génèrent d’immenses quantités de déchets radioactifs qui doivent être entreposés, à perpétuité, sur le territoire.

À elle seule, la centrale Gentilly-2 au Québec a déjà généré plus de 2500 tonnes de déchets hautement radioactifs depuis sa mise en opération. Depuis 50 ans, les mines d’uranium de la Saskatchewan ont quant à elles généré des millions de tonnes de déchets miniers radioactifs. « Que ce soit pour les mines ou les centrales nucléaires, il n’existe encore aucune méthode éprouvée pour éliminer les risques de contamination que posent ces déchets à long terme », affirme Christian Simard de Nature Québec.

Le Québec ne compte actuellement aucune mine d’uranium, mais plusieurs régions sont affectées par des travaux d’exploration pour l’uranium, notamment sur la Côte-Nord, dans le Nord-du-Québec, en Gaspésie et dans les Hautes-Laurentides. Face aux risques et aux impacts de cette industrie, la coalition répète sa demande de moratoire sur les mines d’uranium. La coalition appuie également la demande de démantèlement de la centrale Gentilly-II près de Trois-Rivières, la seule centrale nucléaire au Québec.

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