Contrairement à ce que prétendent Charest et les médias qui l’appuient, l’éducation et l’élargissement de l’accès aux études supérieures ne peuvent être réduits à un simple « investissement individuel ». L’éducation relève d’un choix de société démocratique et égalitaire et participe de l’enrichissement collectif. Pas étonnant qu’un gouvernement néolibéral, entièrement consacré au service de la minorité dominante, n’ait d’oreille que pour ses alliés économiques et politiques.
Le gouvernement Charest mène une offensive d’austérité contre l’ensemble du peuple du Québec
Le dernier budget, dans la lignée des deux précédents, aura comme conséquence d’appauvrir davantage la majorité des travailleurs et des travailleuses. L’an passé, le ministre Bachand introduisait la contribution santé, haussait les droits de scolarité, les tarifs d’électricité, la taxe de vente... Avec ce budget, Bachand ajoute de nouvelles compressions en éducation. Dans le secteur de la santé, la privatisation des soins aux aîné-Es conduisent à des abus scandaleux. Cette diminution des services publics vise particulièrement les femmes qui forment la majorité de la main-d’oeuvre de ces secteurs et ces coupures rejettent sur leur dos des femmes des tâches supplémentaires comme le soutien aux proches.
Au mépris de la protection de l’environnement, le gouvernement Charest a tenté de justifier par la démagogie et le mensonge, l’exploitation des gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent. Et il se prépare à revenir à la charge.
Le gouvernement du Québec ne fait rien pour les travailleurs et les travailleuses qui voient leurs usines être fermées et leurs retraites pillées par des employeurs sans scrupule. Pire, il se permet même de subventionner une entreprise comme Rio Tinto Alcan qui a mis des travailleurs en lockout.
Le gouvernement Charest protège et engraisse sans vergogne les profiteurs du régime
Le gouvernement a de l’argent pour construire les infrastructures dont ont besoin les entreprises privées pour exploiter les richesses du Grand Nord. Il y installe une logique de pillage sans respect aucun pour les nations autochtones qui habitent ces territoires.
Il a aussi les moyens de laisser les grandes pharmaceutiques s’enrichir en leur achetant leurs médicaments à fort prix. Il a de l’argent pour prendre des participations minoritaires dans des projets miniers tout en refusant de hausser les redevances . Il sait trouver de l’argent pour participer au développement des énergies fossiles, dont l’exploitation du pétrole dans le golfe St-Laurent.
Le gouvernement Charest a assez d’argent pour renoncer à taxer les plus riches. Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, il a consenti à des pertes de revenus de l’État québécois : multiplication des mécanismes d’exonération fiscale au profit des plus riches et des entreprises. On ne s’étonnera pas non plus que l’ensemble des propositions faites par les organisations étudiantes, syndicales ou populaires pour réformer la fiscalité aient été rejetées du revers de la main : refus d’ajouter des paliers d’imposition pour les plus riches et les entreprises, refus de taxer les services financiers, refus de créer un pôle d’achat permettant d’introduire un contrôle des prix des médicaments, refus de remettre en question l’exemption fiscale de 50% sur les gains de capitaux... Pour ce gouvernement, les seules mesures possibles sont des coupures des dépenses sociales, les tarifications, la hausse des frais de scolarité... C’est la complicité avec l’oligarchie qui refuse de payer sa juste part qui explique la majeure partie de l’endettement. L’hypocrisie et le cynisme du ministre Bachand ne semblent pas avoir de limites.
La résistance populaire peut s’élargir pour casser le projet antisocial de ce gouvernement
Comme le mentionnait Gabriel Nadeau-Dubois dans son discours du 22 mars (en soirée au Métropolis), « à partir d’aujourd’hui, la lutte étudiante contre la hausse des frais de scolaire, doit être dépeinte comme une lutte populaire, comme une lutte de classe.
Les étudiantes et étudiants du Québec se mobilisent massivement et avec détermination. Les manifestations, chaque jour, écrivent l’histoire de cette résistance. Demain, on nous promet des perturbations journalières dérangeantes pour le pouvoir en place.
En effet, cette lutte se heurte de façon frontale aux politiques d’austérité du gouvernement Charest. C’est pourquoi, se construit la solidarité populaire avec les étudiantES, mais aussi avec les travailleuses et les travailleurs de l’ensemble du Québec, que ce soit les travailleurs d’Aveos, de Rio Tinto Alcan, de Papier White Birch, des travailleuses et travailleurs du secteur public, avec la l’ensemble de la population appauvrie par les politiques gouvernementales. Et cela, malgré la campagne d’intoxication menée par les grands médias qui sont tous des propriétés de l’oligarchie régnante.
Un autre Québec est possible, la majorité populaire peut et doit se faire entendre
Face aux attaques du gouvernement Charest, la résistance s’est organisée. La Coalition contre la tarification et la privatisation des services publics a multiplié les initiatives. L’Alliance sociale est entrée aussi dans la marche. Les groupes d’écologistes et de citoyen-ne-s ont pris la parole pour dénoncer la volonté des affairistes et du gouvernement Charest de développer des énergies polluantes et destructrices de l’environnement. La résistance ouvrière aux fermetures des entreprises au nom de la délocalisation est particulièrement difficile. La conviction qui s’enracine, c’est qu’aucune lutte, pour être victorieuse, ne doit rester isolée.
Après cette journée historique du 22 mars, alors que le mouvement étudiant se promet de rester mobilisé, le 31 mars prochain, une manifestation internationale doit se tenir en solidarité avec les travailleurs de Rio Tinto Alcan à Alma. La CLASSE a voté d’y participer. Le 22 avril se tiendra le Jour de la terre en défense du bien commun où on espère regrouper 100 000 personnes pour un autre partage de la richesse et pour le respect des droits des citoyens NEs et de l’environnement. Là aussi, une solidarité militante pour se renforcer et permettre un enracinement de la solidarité des combats à mener.
Le premier mai 2012, l’ensemble de ces luttes pourrait trouver là un point de convergence permettant à aux organisations étudiantes, syndicales, écologistes et féministes de converger dans une première journée de grève sociale marquant un refus unitaire des politiques néolibérales du gouvernement du gouvernement Charest. Ici, l’action de toutes et tous ne saurait être la condition de l’action de chacunE. Ce sera là un moment important pour développer la cohérence d’un vaste front social et politique... qui devra pouvoir établir un programme clair de revendications et d’actions capable de s’opposer dans la durée aux politiques d’austérité, de pillage des ressources naturelles, de fermetures d’entreprises, de coupures de postes et à l’irresponsabilité environnementale de l’oligarchie régnante.