Édition du 4 mars 2025

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Le mouvement des femmes dans le monde

Exposition des mineur·es à la pornographie : les chiffres édifiants de l’ARCOM

30% C’est la proportion des mineur·es qui accèdent à des sites pornographiques au moins une fois par mois, selon l’enquête Médiamétrie, commandée par l’ARCOM et publiée aujourd’hui. C’est presque autant que la proportion de majeur·es (37%).

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Et l’évolution est nette : en ans, l’exposition des mineur·es aux sites pornographiques à augmenté de 36%, atteignant 2,2 millions de jeunes. Dès 12 ans, 51% des garçons accèdent à des sites pornographiques,contre 53% des hommes tout âge confondu. La pornographie s’est totalement banalisée dès 12 ans, l’âge où un enfant accède à un téléphone portable.

Pourtant, selon une étude scientifique, 88% des films pornographiques contiennent des scènes de violences physique, sexuelle ou verbale non-simulées contre les femmes. La pornographie participe directement à la culture du viol, normalisant les violences sexistes et sexuelles, déshumanisant les femmes et les filles, renforçant la haine sexiste et raciste. Tandis que 165 000 enfants sont violé·es chaque année en France, des centaines de milliers de vidéos sur les plateformes ont dans leur titre des mots comme “fantasme familial”, “daddy”, “teen”, « schoolgirl”, érotisant et banalisant la pédocriminalité.

Par ailleurs, les enfants n’ont pas la maturité psychique nécessaire pour gérer ces images de violences. Lors de la première exposition, souvent involontaire (entre 40% et 70% selon les études), ils et elles découvrent ces images entre fascination et sidération. Selon la psychologue Maria Hernandez, on peut parler de « viol psychique », tant ces images de violences sont « traumatiques pour des cerveaux encore vierge dans leur développement neuronal, incapable de prendre du recul face aux images observées. »

Passé le premier choc, les adolescent·es peuvent ensuite s’exposer volontairement à la pornographie, ce qui renforce leurs stéréotypes sexistes, et les empêchent de distinguer violences et sexualité, souffrance et plaisir.

De plus, par un phénomène d’accoutumance et de désensibilisation à la violence, une partie des jeunes vont avoir une consommation compulsive addictive, qui les conduit à visionner des images de plus en plus violentes. Selon l’enquête de Médiamétrie publiée aujourd’hui, 9% des mineur·es et 10% des adultes visionnent des vidéos pornographiques quotidiennement.

Alors que dès 12 ans, l’exposition des mineur.es à la pornographie est presque aussi élevée que celle des adultes, les plateformes pornographique basées à l’étranger, dans des paradis fiscaux, refusent de se conformer à la loi en mettant en place un contrôle d’âge effectif.

Qu’attendons-nous pour nous attaquer à ce problème de santé publique ? Les bénéfices des plateformes comptent-ils plus que la santé psychique et physique des enfants, comptent-ils plus que la nécessaire lutte contre la culture du viol et les violences sexistes et sexuelles dès le plus jeune âge ?

Nous exigeons que le gouvernement fasse enfin appliquer la loi, et fasse bloquer les sites qui ne la respectent pas.

*-*

Osez le féminisme

Nous sommes universalistes, laïques, abolitionnistes, progressistes, a-partisanes, anti-racistes et anti-LGBTphobies.

Progressistes. Nos analyses féministes nous mènent à penser, construire, interroger non pas seulement les droits des femmes mais l’ensemble de la société. L’égalité femmes-hommes est un objectif politique : il s’intéresse à l’ensemble des règles qui fonde le vivre-ensemble dans une société. Nous voulons changer les règles, matérialisées tant par des lois que par des normes, qui sont en vigueur dans notre société et qui freinent l’accès à une égalité véritable dans tous les domaines.

Universalistes. Nous affirmons que les valeurs portées par le féminisme sont des valeurs universelles. L’égalité des droits, la liberté de disposer de son corps, le droit de choisir sa sexualité sans être victime de discriminations, l’accès à l’éducation, au travail, à un salaire et à une retraite égaux, à des services publics de qualité sont des droits universels qui ne peuvent être remis en cause pour des raisons religieuses ou soi-disant culturelles.

A-partisanes. Nous sommes indépendantes politiquement. Nous ne soutenons aucun parti politique, ni le projet d’aucun parti. Notre seule ligne politique est l’égalité entre les femmes et les hommes. Nous voulons peser sur les partis, leurs programmes, les politiques publiques qu’ils mettent en place.

Laïques. Nous pensons la séparation entre le pouvoir politique et religieux comme une condition indispensable pour l’émancipation des femmes. À chaque fois que le pouvoir politique est influencé ou se confond avec le pouvoir religieux, il en résulte des reculs pour les droits des femmes et le maintien des femmes dans une position inférieure à celle des hommes.

Abolitionnistes. Nous avons pris position pour l’abolition du système prostitueur. La prostitution est une violence faite aux femmes. Elle est contraire à la dignité humaine et au droit à disposer de son corps. Nous nous opposons à la marchandisation du corps, dictée par la précarité et la nécessité économique. Nous militons pour la liberté sexuelle de chacune et chacun, élément indispensable de l’émancipation individuelle.

Nous voulons prendre en compte toutes les formes d’oppression, de discrimination et de domination dans le combat féministe. En particulier :

Nous sommes contre les LGBT‐phobies.

Nous sommes antiracistes.

http://osezlefeminisme.fr/

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