« L’évasion fiscale ne serait pas possible sans la collaboration de certaines banques et certaines firmes comptables. L’une de ces firmes est KPMG. Bien qu’elle ait été reconnue coupable aux États-Unis et malgré les lourdes preuves dévoilées par des journalistes démontrant que KPMG a orchestré l’évasion fiscale de fortunes canadiennes vers l’Ile de Mans, le gouvernement du Québec continue de lui octroyer des millions de dollars en contrats. Si l’ancien banquier Carlos Leitão souhaite sérieusement combattre l’évasion fiscale, il doit dès maintenant donner la directive de cesser de faire affaires avec KPMG, notamment pour les contrats de gré à gré », affirme Amir Khadir.
À cet égard, une compilation réalisée par Québec solidaire montre que depuis 2009, les principaux ministères et organismes du gouvernement du Québec ont conclu 66 contrats avec KPMG dont 44 de gré à gré. Le somme totale déboursée s’élève minimalement à 5,7 millions $, sans même tenir compte des montants pour quatre contrats qui ne sont pas disponibles. Cela ne tient pas plus compte des nombreux contrats obtenus par KPMG avec les universités, les hôpitaux ou les commissions scolaires, par exemple.
« Il est particulièrement troublant que KPMG obtienne des contrats du ministère des Finances ou de Revenu Québec. Encore au début de l’année 2017, KPMG a reçu trois mandats de 325 000$ du Vérificateur général du Québec. C’est comme faire entrer le loup dans la bergerie ! Le gouvernement devrait plutôt renforcer l’expertise comptable à l’interne plutôt que de récompenser des entreprises dont les agissements et la turpitude ont plombé les finances publiques. Il y a là un scandale aussi grand que celui du secteur de la construction mis au jour par la Commission Charbonneau. Peut-être que le gouvernement libéral ne souhaite pas faire la lumière sur cette autre aberration », poursuit M. Khadir.
Québec solidaire a par ailleurs fait adopter jeudi à l’Assemblée nationale une motion demandant au gouvernement de présenter rapidement un plan d’action pour mettre en œuvre les recommandations du rapport déposé avec l’appui unanime des députés des quatre partis politiques ayant travaillé sur ce mandat de la Commission des finances publiques.
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