En 2015, le personnel professionnel de l’État accuse un retard de rémunération important, et ce, même lorsque la rémunération globale est prise en compte. C’est dire que même le régime de retraite et les avantages sociaux n’arrivent pas à combler cet écart. En effet, en 2015, le retard relatif à la rémunération globale est de 20,8 % par rapport aux autres salariés québécois syndiqués, de 17,9 % par rapport aux professionnels syndiqués du secteur privé et de 36,2 % par rapport au personnel professionnel de l’administration municipale.
« Ces données soulèvent de nombreuses questions au sein du SPGQ. Alors que le rapport de la commission Charbonneau déposé cette semaine soulignait l’importance d’accroitre l’expertise interne au sein de l’appareil d’État, nous faisons le triste constat que le gouvernement n’est pas en mesure d’offrir des salaires pouvant préserver et développer l’expertise dont il a besoin. Dès lors, comment assurer l’attraction et la rétention de personnel qualifié pourtant essentiel à la gestion intègre de services publics de qualité auxquels la population à droit ? », questionne Richard Perron, président du SPGQ.
Le bilan de l’ISQ met également de l’avant une tendance lourde quant à l’accroissement des inégalités salariales touchant les professionnelles et professionnels de la fonction publique. Comparé à leurs vis-à-vis du secteur privé syndiqué, le personnel professionnel de l’État voit le retard quant à sa rémunération globale se creuser avec le temps, alors qu’il se chiffrait à 11,2 % en 2009, il passe désormais à 17,9 %.
« Au regard de ces statistiques, la position de président du Conseil du trésor, M. Martin Coiteux, est illogique en ce qui concerne l’intérêt des Québécois à voir leurs services publics bien gérés par du personnel professionnel qualifié. Il continue à défendre ses offres salariales alors que le retard subit par le personnel professionnel ne cesse de s’accroitre », dénonce Richard Perron.
« Les données produites par l’ISQ démontrent encore cette année que le personnel professionnel ne se plaint pas la bouche pleine, malgré ce que certains voudraient lui faire croire. Nous remercions l’ISQ pour la rigueur, le professionnalisme et la qualité de ce travail, réalisé malgré les nombreuses coupes que l’Institut a également essuyées dans les dernières années. Cette étude permet de mettre en lumière des enjeux primordiaux pour nos membres, elle doit donc être préservée », conclut M. Perron.