« Pendant qu’il détruit notre réseau public de services de garde éducatifs à l’enfance, le gouvernement met tout en place pour favoriser le privé au détriment de la qualité et de l’accessibilité au service, c’est tout à fait insensé ! L’étude dévoilée aujourd’hui dresse un portrait sombre de l’action des libéraux depuis quelques années. Le sabotage du réseau public par ce gouvernement est indéniable », dénonce Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Les parents incités à se tourner vers le privé
En effet, l’étude de l’IRIS démontre que les décisions du gouvernement en petite enfance ont des impacts majeurs sur le réseau public puisque les parents sont progressivement encouragés à se tourner vers le privé. Pensons notamment à la bonification du crédit d’impôt et à la modulation des tarifs subventionnés en fonction du revenu, deux mesures qui rendent les services de garde privés non subventionnés plus attractifs financièrement.
La qualité questionnée
« À la lecture de l’étude, une question demeure : Quelle est la qualité des services que nous désirons offrir collectivement à nos tout-petits ? Le réseau public de services de garde a été mis sur pied en 1997 pour favoriser le développement de nos enfants et il contribue grandement au dépistage précoce des difficultés d’apprentissage. Or, de plus en plus d’enfants évoluent dans des services non régis où bien souvent, la vision mercantile des propriétaires peut primer sur la qualité des services offerts. Cela prive certains enfants des mêmes chances de réussite que les autres à leur arrivée à l’école, c’est très préoccupant », ajoute la leader syndicale.
L’étude de l’IRIS rappelle le nombre largement inférieur des plaintes pour les services offerts en milieu familial et en CPE par rapport aux services en garderies privées ainsi que les constats de l’Institut de la statistique du Québec à l’effet que « pour les services offerts aux poupons (0-18 mois) 67 % des CPE reçoivent une évaluation bonne ou excellente contre seulement 7 % pour les garderies privées non subventionnées. »
« Les responsables d’un service de garde en milieu familial régi et subventionné et les éducatrices en CPE contribuent chaque jour au développement des enfants et les outillent pour la vie. Si les femmes ont aujourd’hui un meilleur accès au marché du travail, si les familles bénéficient d’un soutien quotidien, c’est grâce au travail des intervenantes du réseau public de services de garde. La nécessité du réseau public ne fait donc aucun doute », soutient Valérie Grenon, vice-présidente de la Fédération des intervenantes en petit enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), affiliée à la CSQ.
Reconnaître ses erreurs
Rappelons qu’en accordant un rabais rétroactif pour le deuxième enfant dans le cadre du dernier budget, le gouvernement a reconnu en partie l’erreur qu’il a faite en imposant la modulation des tarifs subventionnés.
« Il est encore temps pour le gouvernement de rectifier le tir et d’annuler les compressions imposées aux CPE. Le ministre de la Famille doit agir rapidement pour assurer la survie de notre réseau public de services de garde éducatifs à la petite enfance et ainsi prouver qu’il a vraiment le bien-être de nos enfants à cœur. Nous lui demandons donc aussi d’imposer dès maintenant un moratoire sur les places en garderies privées », conclut Louise Chabot
Pour consulter l’étude de l’IRIS :
http://www.lacsq.org/fileadmin/user_upload/csq/documents/documentation/petite_enfance/etude-iris-service-de-garde-QC.pdf