L’offensive brutale de la droite et le poids des défaites sont propices au pessimisme et à la désespérance mais aussi à l’opportunisme, à la passivité et aux silences complaisants.
La gauche n’est pas là pour défendre le courant dominant (le statu quo). La gauche prend naissance dans ses luttes contre l’oppression, les injustices et les discriminations. Elle est là pour défendre les droits de tous, l’égalité et la justice.
La gauche, en accord à ses principes, cherche à convaincre la majorité de la population du bien fondé de ses propositions. La gauche se range toujours du côté de ceux (et celles) qui luttent pour l’égalité (sociale), au contraire de la droite qui considère les inégalités (sociales) comme étant d’ordre naturel au point même de croire que les inégalités sont des réalités positives.
Au Brésil du 21ième siècle, la gauche est devenue une force qui s’est imposée parce qu’elle a été capable de convaincre la majorité des brésiliens (et des brésiliennes) que le problème fondamental du pays était celui de l’extrême inégalité (sociale) : concentration de la richesse, la pauvreté, la misère et l’exclusion sociale. La gauche a su convaincre et elle a fait la preuve qu’il est possible de dépasser ces problèmes grâce à l’appui de la majorité, l’appui actif et enthousiaste du peuple brésilien.
La gauche a initié la reconstruction de la société (brésilienne) sur d’autres fondements. La gauche a fait faire des avancées, quoiqu’elle n’ait pas résolu les problèmes structuraux. C’est ce qui a permis à la droite de reprendre l’initiative et d’imposer une dure défaite à la gauche.
Être de gauche, durant une période de défaites, c’est de continuer à valoriser les avancées qui furent faits. Mais ce doit être aussi un temps où la gauche doit reconnaître les travers qui ont freiné la possibilité d’approfondir et d’aller plus loin. Être de gauche, c’est être capable de faire des bilans autocritiques sans complaisances mais aussi et en même temps, c’est savoir reprendre l’offensive sur la base de ce qui fut conquis tout en reformulant de nouveaux objectifs.
(...) Le militant de gauche n’a pas à être un franc tireur qui un jour dit une chose et lendemain son contraire. Le militant de gauche est parti prenante d’un projet de société qui vise la transformation de la réalité. Il milite dans un parti, un mouvement populaire et au sein d’une collectivité dont il fait partie.
Être de gauche dans une période de noirceur, c’est savoir percevoir, au-delà des nuages présents, les lumières qui perceront le devenir. C’est travailler avec constance à tracer de nouveaux chemins. C’est tirer des leçons du passé pour comprendre le présent et se projeter dans le devenir. Être de gauche en une période de noirceur requiert de la force de caractère, s’accrocher à des principes et mettre toute son intelligence pour comprendre la nouvelle réalité.
L’année 2018, plus que les précédentes, mettra à l’épreuve notre caractère de militants de gauche. Nous aurons à affronter des défis de toutes sortes pour dépasser cette période de noirceur afin de proposer des chemins d’espoir.
Source : https://www.brasil247.com/pt/blog/emirsader/335117/Ser-de-esquerda-em-tempos-sombrios.htm
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