La constitutionnalité des injections létales – moyen le plus utilisé actuellement – est par ailleurs actuellement débattue par la Cour suprême, suite à des exécutions controversées. En avril 2014, l’injection avait mal tourné pour le condamné Clayton Lockett. La chambre d’exécution s’était transformée en « une pagaille sanglante », « comme un film d’horreur », expliquent les témoins, le condamné ayant agonisé pendant 45 insoutenables minutes [1].
Dans plusieurs États, des médias ont porté plainte pour obtenir toute la transparence sur ces injections, et notamment connaître « la liste et l’origine des produits employés pour les exécutions ». La pénurie de certains produits (notamment à cause de campagnes de boycott lancées contre les entreprises qui les fabriquent) aurait incité des responsables à utiliser des combinaisons expérimentales de substances létales, avec pour conséquence des agonies douloureuses [2]. Face à ces controverses, certains États réfléchissent à réintroduire la chaise électrique ou la chambre à gaz. Les pelotons d’exécution vont-ils reprendre partout du service ?
L’idée ne semble pas effrayer un pays où circulent 300 millions d’armes à feu. Aux États-Unis, on compte 30 000 morts par balles chaque année. Entre 2000 et 2008, 617 488 personnes ont été victimes de blessures par arme à feu dans le pays, selon une étude du Violence Policy Center.
Mais pour le contrôle des armes, on repassera. Une entreprise de Cincinnati (Ohio), Ion Productions, vient d’obtenir des fonds, via une campagne de crowdfunding, pour construire et commercialiser le « premier lance-flammes portable ». Le XM42, « élégant » et « puissant », est « développé avec un souci d’esthétique et de performance » selon son fabricant. Son usage ? « Allumer un feu de l’autre côté de votre cour, ou tuer les mauvaises herbes avec style. » Ou s’amuser avec des amis, se débarrasser des insectes, nettoyer la neige autour de votre maison... Le tout grâce à une flamme de huit mètres. La commercialisation de ce lance-flamme serait autorisée dans 48 États américains, selon son fabricant [3]. Le rêve (américain) !
Notes
[1] Lire l’article du Monde (http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/05/17/des-journaux-americains-veulent-la-levee-du-secret-autour-des-executions-de-condamnes-a-mort_4420541_3222.html).
[2] Lire ici (http://www.deathpenaltyinfo.org/state-lethal-injection).
[3] Les États de Californie et du Maryland ont des restrictions dans leur législation concernant ce type de lance-flammes, et les 48 autres États n’auraient pas de législation prohibant ce type de produit. Lire ici et ici.