Les organisations syndicales signataires de ce texte s’adressent à tous les travailleurs et travailleuses, en activité ou au chômage, aux étudiants, aux pensionnés, aux collectifs d’expulsés, aux immigrés et aux membres des mouvements sociaux pour affirmer :
Nous appelons à une Grève général du travail et de la consommation qui soit aussi sociale et politique pour le 14 novembre prochain et nous soulignons positivement le cadre européen de cette journée. Nous considérons que cet événement est le résultat des demandes répétées de la part du syndicalisme de classe et alternatif – comme nous l’avons expressément déclaré lors de la journée nationale de lutte du 26 septembre dernier – mais aussi de la clameur générale exprimée dans les manifestations et les grèves qui secouent tout l’Etat espagnol ainsi que les pays de la périphérie européenne.
Nous assistons actuellement à un processus accéléré de détérioration des conditions de vie et de travail mais aussi à une perte croissante de droits et de libertés. On a utilisé pour cela l’instrument de la dette publique afin de détruire et privatiser l’ensemble du secteur public.
Les politiques menées à bien par les gouvernements du PSOE, du PP et de leurs partenaires nous ont conduites à cette situation d’urgence sociale. Le syndicalisme de classe et alternatif ne va pas participer à la remise à flot du système capitaliste à coup de sparadraps ou de mesures partielles. Au contraire : nous allons stimuler la lutte et la mobilisation comme éléments fondamentaux de la transformation sociale et comme outils pour faire face aux diktats de la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne) et aux politiques des gouvernements de l’Etat et des régions autonomes qui les acceptent à genoux.
Nous continuons à nous opposer aux politiques syndicales de concertation sociale (représentées par les syndicats CCOO et UGT) dont les conséquences sont désastreuses pour la majorité de la population depuis tant d’années. Nous répétons que le référendum ne peut pas être utilisé comme un instrument de démobilisation et encore moins pour solliciter un gouvernement de conciliation nationale. La volonté populaire s’exprime suffisamment dans les mobilisations et dans les rues.
Nous nous opposons à l’augmentation de la TVA, mesure qui frappe en particulier cette population dont la totalité des revenus est destinée à la consommation d’aliments de base. Nous dénonçons le fait que, avec l’accord PSOE-PP sur la réforme constitutionnelle de septembre 2011, l’argent destiné au sauvetage du système financier est pris dans la poche des contribuables et dépasse les budgets consacrés aux services publics.
Nous assistons à une escroquerie monumentale, qui devrait aboutir au jugement et à l’enfermement des coupables de cette situation. Nous exigeons un audit sur la dette publique.
Le syndicalisme de classe et alternatif soutien les processus d’assemblées et les luttes impulsées par les plateformes citoyennes qui défendent les valeurs solidaires et en opposition au système capitaliste actuel et qui promeuvent la construction d’un nouveau modèle social, politique et économique au service de l’intérêt général. Contre la peur, il faut répondre avec l’unité et la lutte.
Nous considérons qu’il est indispensable de proposer, de manière coordonnée, un calendrier de mobilisation permanente qui tend à unifier les diverses luttes, à reprendre les revendications élaborées par les mouvements de base et d’assemblées et, en définitive, à créer les conditions favorables pour cette nouvelle Grève générale du 14 novembre, avant l’adoption des prochain budgets généraux de l’Etat.
Face au plus que probable « sauvetage » de l’Etat espagnol, seulement retardé pour des raisons électorales, et qui va entraîner plus de mesures d’austérité et de perte de souveraineté, nous continuerons à stimuler des mobilisations déterminées et massives avec tous les secteurs touchés.
Nous exigeons la dérogation de tous les décrets (réforme du code du travail et réduction des salaires, coupes dans la santé, l’enseignement, les services sociaux, les mesures fiscales, les sauvetages financiers, les réformes judiciaires, le droits des personnes immigrées fragilisées, les réformes et recentralisations de l’Administration publique…) car nous considérons qu’elles portent atteinte aux droits et aux libertés de la classe travailleuse et de la société dans son ensemble et qu’elles ne profitent exclusivement qu’aux pouvoirs économiques. La défense sans concession des services publics est une garantie du maintien des droits des citoyens.
Le syndicalisme de classe et alternatif que nous représentons soutien la lutte des travailleurs et des travailleuses des mines, du transport, de l’agriculture andalouse, des étudiants, etc. ainsi que les dernières mobilisations du 25-S qui démontrent que de larges secteurs populaires sont bien au devant des structures syndicales et politiques du système.
Pour toutes ces raisons, nous défendons :
• Le refus de payer la dette et ses intérêts. Nous exigeons un audit de la dette ainsi que des peines de prison pour les coupables. Nous exigeons la nationalisation des banques et la création d’une banque publique.
• Notre refus de la course aux armements et nous réaffirmons notre NON à l’OTAN.
• Nous rejetons de manière énergique les mesures répressives qui sont prises de façon croissante contre les activistes sociaux et syndicaux qui s’opposent aux mesures du gouvernement.
• Contre la réforme du code du travail et contre les réductions salariales.
• Notre refus de continuer à solliciter de l’argent pour le destiner au système financier.
• La défense des services et des entreprises publiques (ainsi que des terres et autres biens publics). Non à leur dégradation et à leur privatisation.
• Une Réforme agraire maintenant.
• Lutte contre la fraude fiscale. Non aux amnisties.
• Pour l’égalité des droits pour les personnes immigrées.
• Pour la laïcité de l’Etat.
• Contre l’exclusion sociale et la pauvreté. Nous exigeons un revenu de base qui garantit l’alimentation, l’eau, les médicaments (santé), les livres (éducation et culture) et le logement.
• La démission du gouvernement central et des gouvernements respectifs des régions autonomes ainsi que de tous ceux qui sont au service de la Troïka. Ils sont illégitimes car leurs mesures vont à l’encontre des intérêts généraux de la population.
• Construction d’une alternative sociale et politique, de démocratie directe, qui défende les intérêts des classes populaires.
• L’instauration d’un salaire minimum et d’une pension minimum qui permettent de vivre dignement.
Pour tout cela, nous appelons l’ensemble des travailleurs et des travailleuses, les sans emploi, les pensionnés, les étudiants, les collectifs d’expulsés, les immigrés et les membres des mouvements sociaux à participer dans des processus de débats et de mobilisations pour faire en sorte que la Grève générale du 14 novembre soit efficace et soit une véritable grève du travail et de la consommation, sociale, politique et pour parvenir à stopper l’austérité et le saccage du secteur public.
Nous faisons également un appel à toutes les organisations à poursuivre leurs mobilisations après le 14 novembre afin de donner un prolongement à la Grève générale et pour qu’elle puisse atteindre ses objectifs.
14 Novembre : Grève Générale du travail, sociale, politique et de la consommation ! Non au paiement de la dette !
Séville, le 20 octobre 2012.
Confédération Intersyndicale
Confédération Syndicale Solidarité Ouvrière
Courrant Syndical de Gauche des Asturies (CSI)
Intersyndicale d’Aragon
Intersyndicale Alternative de Catalogne (IAC)
Intersyndicale des Canaries
Syndicat Andalou des Travailleurs (SAT)
Syndicat des Commissions de Base
Alternative Syndicale des Travailleurs
Coordination Syndicale de Madrid
Mouvement d’Assemblées des Travailleurs de la Santé
Centrale Syndicale Unitaire