La pandémie de la COVID-19 a affecté l’ensemble de l’humanité depuis le printemps 2020. Toutefois, nous ne sommes pas égaux devant la crise. Au cours des derniers mois, le fossé des inégalités s’est creusé et la détresse des femmes s’est accentuée. « On le voit partout, dans les milieux de soins, d’éducation et dans le communautaire, les travailleuses partent à tour de rôle en congé maladie. Elles n’en peuvent plus », affirme Stéphanie Vallée, co-coordonnatrice de L’R. Leur détresse s’explique par une fatigue de compassion, mais aussi par une colère grandissante face à la dévalorisation de leur travail et de l’importance de leur rôle durant la pandémie. « C’est absurde que le gouvernement et les employeurs n’accordent pas plus d’importance à nos demandes. La lutte pour un rehaussement de notre financement à la mission date de plus de 15 ans, il est grand temps de reconnaître notre valeur. Sans le travail des femmes, qu’aurait fait la société québécoise durant la pandémie ? », exprime madame Vallée.
Le plan d’action en santé et bien-être des femmes est hautement insuffisant
Les groupes de femmes qui travaillent en santé attendaient depuis 5 ans le dépôt du plan d’action du gouvernement qui a pour objectif d’améliorer la santé et le bien-être des femmes. Malheureusement, les mesures apportées sont décevantes et caduques. Le caractère plutôt curatif que préventif du plan relègue aux calendes grecques des aspects primordiaux pour les centres de femmes. Il y a donc un décalage important entre les objectifs et les actions proposées pour y arriver, en plus d’occulter complètement les conséquences de la pandémie sur la santé. Enfin, le 5 millions de dollars promis par année est une insulte aux groupes de femmes impliqués en santé des femmes.
Pour répondre à la détresse des femmes, ça prend une relance féministe
Du 22 au 26 février dernier, les centres de femmes de partout au Québec rencontraient leur député.e afin de présenter la déclaration commune pour une relance économique féministe. « Il est urgent de mettre en place des mécanismes structurants afin d’adresser la détresse des femmes les plus vulnérables de notre société », mentionne la co-coordonnatrice, Stéphanie Vallée. Le racisme systémique, le sexisme, le capacitisme, la transphobie et la lesbophobie, le classisme et la grossophobie présents dans les services de santé et de services sociaux rendent difficile, voire dangereux, l’accès à la santé pour les femmes. Les centres de femmes croient que des investissements massifs dans le filet social et des changements majeurs doivent être faits dans les services publics pour répondre à cette détresse et assurer le bien-être de toutes les femmes.
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