Édition du 5 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

La révolution arabe

Dix points clés pour comprendre ce qui se passe en Syrie

Rue89 fait le point sur la situation en Syrie en dix questions.

(De Beyrouth) A force de bombardements et d’offensives terrestres, l’armée syrienne a réussi jeudi à reprendre le contrôle du quartier-clé de Salaheddine, à Alep, où se joue une bataille féroce :

•l’Armée libre syrienne (ASL) a dit qu’il s’agissait d’un « retrait tactique » et qu’une petite force armée était restée sur place pour prévenir l’avancée des troupes régulières. Elle a cependant résisté pendant plus de 24 heures à l’offensive terrestre lancée par le régime ;

•la prise de ce quartier du sud-ouest d’Alep annonce cependant un tournant dans la bataille d’Alep, qui a commencé le 20 juillet : c’est ici que se joue le contrôle de la partie sud de cette grande ville du Nord, la deuxième du pays, stratégique par son poids économique et sa situation proche de la Turquie.

Pendant ce temps, le rythme des défections s’accélère et la tension monte sur le dossier syrien au sein de la communauté internationale. Tour d’horizon.

1. Pourquoi Téhéran soutient-il toujours Damas ?

Le tableau peut surprendre : alors qu’Alep se transforme jour après jour en un champ de ruines fumantes, Bachar el-Assad et Saïd Jalili, responsable iranien, assis dans de confortables fauteuils, ont réaffirmé publiquement à Damas mardi l’alliance qui unit leurs pays respectifs.

Saïd Jalili a été clair sur les raisons qui poussent son pays à combattre la révolution syrienne :

« L’Iran ne permettra pas que l’axe de résistance, dont il considère que la Syrie est un élément essentiel, soit brisé en aucune façon. »

Des objectifs communs au Proche-Orient

Depuis plus de trente ans, ces deux pays se sont unis aussi bien pour combattre l’influence de Saddam Hussein et les convoitises américaines au Proche-Orient que les velléités israéliennes au Liban.

Tous deux dirigés par des chiites, ils supportent conjointement, politiquement et matériellement, le Hezbollah libanais. Cette milice chiite devenue parti politique combat Israël depuis le territoire libanais. En faisant transiter ou en livrant des armes d’Iran via son territoire, la Syrie est garante de cette axe Téhéran-Damas-Liban.
D’autres raisons, mises en lumière par le New York Times, poussent l’Iran à ne pas se désolidariser de Bachar el-Assad. Pour le pays de Mahmoud Ahmadinejad, l’alliance avec la Syrie est un moyen de pression dans le dossier nucléaire iranien, face aux Occidentaux qui sont opposés au processus d’enrichissement. Il est également possible que l’Iran n’ait tout simplement « pas de plan B », ajoute le New York Times.

2. Pourquoi des pèlerins sont-ils pris en otages ?

Depuis quelques mois, il y a plusieurs prises d’otages de pèlerins chiites de passage en Syrie :

•le 22 mai, onze pèlerins libanais ont été enlevés dans la région d’Alep ;

•le 4 août, à Damas, sur la route de l’aéroport, 48 pèlerins, Iraniens cette fois, sont kidnappés.

A chaque fois, les groupes armés qui réalisent l’enlèvement accusent les pèlerins d’être des agents à la solde du Hezbollah, dans le premier cas, ou de l’Iran, dans le second.

D’anciens gardiens de la révolution parmi les otages

L’Iran a reconnu mercredi qu’il y a parmi les otages certains anciens gardiens de la révolution, qui sont des soldats iraniens indépendants de l’armée régulière.

Pour la résistance armée, les prises d’otages sont un moyen de pression sur le régime syrien et ses alliés. En mai, les ravisseurs avaient demandé à Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, de s’excuser pour avoir réaffirmé dans un discours son soutien sans faille à Bachar le-Assad.

3. La Turquie est-elle sur le pied de guerre ?

La position de la Turquie, pro-révolutionnaire depuis les premières manifestations à Damas, s’est tendue la semaine dernière. Le 1er août, la Turquie a effectué des manœuvres militaires non loin de la frontière syrienne.

Elles ont eu lieu près de Kameshli, ville du Kurdistan syrien. Ecartelés entre la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie, les Kurdes n’ont pas d’Etat et revendiquent, pour certains d’entre eux, plus d’autonomie.

Ces opérations ont été menées suite à la prise de contrôle par le Parti de l’union démocratique (PYD), branche syrienne de la guérilla indépendantiste kurde PKK, de certaines localités situées à la frontière turque.

L’influence grandissante des Kurdes en Syrie depuis le début de la révolution inquiète fortement Ankara, qui craint que le nord et le nord-est de la Syrie ne tombent entre leurs mains.

La Turquie reproche au régime syrien d’avoir joué la « carte kurde » pour se maintenir au pouvoir. Fin 2011, Damas a donné à une partie des Kurdes syriens des droits qu’il lui avait jusqu’alors refusés, afin de garder dans son camp la puissance de feu du PYD. Selon de nombreux opposants, le PYD participe depuis à la répression sur le terrain. Jeudi, la Turquie a accusé Bachar el-Assad d’armer le mouvement.

Le rôle du PYD n’est pas clair : collusion avec le régime ou contrôle du terrain délaissé par Bachar el-Assad ? Bachar Issa, activiste et artiste kurde de Syrie basé à Paris, explique que le régime syrien n’a pas abandonné les zones kurdes en Syrie :

« Le régime de Damas ne veut pas provoquer les Kurdes en déployant son armée dans leur zone car il ne veut pas ouvrir un nouveau front dans le pays. »

Début juillet, le PYD a accepté de signer un accord pour entrer dans le Conseil national kurde, qui est favorable au renversement de Bachar el-Assad. Le conflit syrien peut ainsi être pour les Kurdes l’opportunité d’obtenir à l’avenir plus d’autonomie et de droits.

4 Défections en chaîne : quelles retombées ?

Des responsables politiques au cosmonaute, les défections se multiplient en Syrie. Hors armée, elles sont à présent au nombre de 15 : 8 diplomates, 4 parlementaires et 3 membres de gouvernement. En tout, on en compte 41. Dernière en date et de taille : celle de Riad Hijab, Premier ministre et produit pur jus de l’appareil d’Etat baathiste.

Populaire auprès des Syriens, sa défection a marqué la population. Si sa décision va, pour l’opposition, encourager d’autres personnalités à suivre le mouvement, la défection de Riad Hijab est plus symbolique que déterminante.

Maxime Pinard, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), rappelle que Riad Hijab est un technocrate nommé très récemment – en juin 2012 – qui n’avait pas de poids dans l’appareil d’Etat syrien. Il n’était pas en charge des questions sécuritaires, mais de l’agriculture... Il a déclaré que son « exfiltration » en Jordanie a été préparée depuis deux mois par l’ASL, l’Armée syrienne libre.

Ce sont avant tout les défections des hauts responsables militaires qui font bloc autour de Bachar el-Assad qui peuvent changer la donne.

En tout cas, il est certain que le nombre croissant de défections trahit un isolement de plus en plus criant du cercle proche de Bachar el-Assad.

Le 18 juillet, cinq hauts responsables du pouvoir syrien ont été tués dans un attentat à Damas. Si certains observateurs ont émis la possibilité d’une manipulation du régime pour faire disparaître des proches qui commençaient à se désolidariser, la question de possibles infiltrations au sein du pouvoir est posée.

Le système sécuritaire syrien, tant redouté par le passé, est-il en train de s’effriter ? Après cet attentat et la fuite de Riad Hijab qui était en contact depuis deux mois avec l’ASL, il n’a pas réussi à éviter l’explosion qui a touché le siège de la radio-télévision d’Etat, situé pourtant dans un quartier très sécurisé.

5. Quelle est la force de frappe de l’ASL ?

Les désertions de plus en plus nombreuses dans les rangs de l’armée ont, elles, des conséquences directement visibles sur le terrain. L’armement de l’ASL, via les territoires turc, libanais et irakien, a permis aux insurgés de s’approprier des tanks de l’armée régulière.

Le Qatar, l’Arabie saoudite et le Koweit se sont déclarés il y a déjà plusieurs mois comme étant favorables à l’armement de l’opposition syrienne. Des armes, dont l’acheminement s’est accéléré ces dernières semaines, sont ainsi expédiées de manière clandestine en Syrie grâce aux financements du Golfe.

Des obus, des fusils à lunette et des missiles antichars financés par l’Arabie saoudite et le Qatar sont arrivés dernièrement à destination de la lutte armée. Interrogé par Reuters, un combattant explique que « ce ne sont pas les Etats qui nous arment directement mais des individus, avec la bénédiction de ces deux pays ».

Le combat reste pour le moment inégal et dommageable pour l’armée libre et la population civile.

Mais selon le New York Times, des groupes rebelles auraient reçu des missiles anti-aériens thermoguidés qui pourraient neutraliser les hélicoptères de l’armée syrienne.

6. Et celle de l’armée régulière ?

L’arsenal syrien est très puissant. Il s’agit de la treizième armée du monde, qui dipose de matériel moderne. La Russie, un des principaux alliés de Damas, lui livre des armes en grande quantité depuis le début de la révolution.

La riposte contre la résistance armée est donc extrêmement forte. A Alep, l’armée régulière a lancé des avions de chasse à l’assaut des quartiers tenus par les rebelles.

« La Syrie s’est préparée à un conflit international »

L’armée syrienne ne dispose pourtant pas du meilleur matériel pour faire face au mode de combat qui l’oppose à l’ASL, la guérilla de rues. Le journal suisse Le Temps explique qu’elle a pour cela surtout besoin d’hélicoptères de combat, qui ne représentent pas le gros de son arsenal militaire :

« La Syrie [...] s’est au contraire préparée à un conflit international, avec missiles balistiques et avions rapides. »

Un choix qui risque de coûter cher à Bachar el-Assad, selon le quotidien helvète, pour qui « Damas ne peut espérer entretenir durant des mois une force de frappe héliportée » alors que l’armée libre ne pourra elle qu’acquérir de plus en plus d’armes adaptées au combat qu’elle mène.

7. Pourquoi le Qatar soutient-il la rébellion ?

Le petit émirat est l’un des seuls pays à participer à l’armement de la rébellion. C’est également lui qui accueille plusieurs des hauts dignitaires du régime syrien qui ont fait défection.

Pourtant, cet engagement n’était pas garanti. A partir du milieu des années 2000, le cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, l’émir du Qatar, a voulu se débarasser de la tutelle de l’Arabie saoudite sur son pays. Il a ainsi tissé des liens avec la Syrie, avec qui Riyad était en froid. Ceci explique qu’au tout début de la révolution, Al Jazeera, télévision qatarie, ait assuré une couverture timide des événements.

« Plus rentable de s’attacher aux anciens régimes »

Ces hésitations n’ont pas duré longtemps. Nabil Ennasri, spécialiste de la géopolitique du Qatar, explique à Rue89 que le petit pays a vite entrepris d’être « un acteur majeur du rapport de forces internationales » au moment où les équilibres du Proche-Orient se trouvent boulversés par le printemps arabe :

« Les expériences précédentes en Tunise, Egypte et Libye montraient qu’il n’était plus rentable politiquement de s’attacher aux anciens régimes. »

D’autres raisons, selon le chercheur, expliquent la position du Qatar :

•le grand frère saoudien, avec lequel Doha a commencé un rapprochement stratégique en laissant de côté les querelles du passé, a lui aussi souhaité se débarrasser d’un régime qui permettait par ricochet d’affaiblir l’Iran ;

•l’accélération de la répression face à une révolte qui, dans les premiers mois, demeurait pacifque, a fortement heurté les opinions publiques du Golfe ;

•il existe aussi une pression des milieux religieux du Golfe pour qui le régime d’Assad, issu des Alaouites, est considéré comme hérétique

8. Hollande est-il vraiment mou sur le dossier syrien ?

Si l’UMP, et l’ancien président Nicolas Sarkozy, ont lancé une attaque en règle contre François Hollande depuis quelques semaines, il est faux de dire que la France reste passive dans la crise syrienne. Contactée par Rue89, une source diplomatique exprime son étonnement face à ses accusations :

« Ça n’a pas de sens, il n’y a eu aucun changement de ligne politique sur ce dossier avec l’alternance politique. »

Selon lui, au contraire, la France a depuis renforcé son aide à l’opposition syrienne :

« C’est à partir de l’arrivée des nouvelles autorités qu’on a envoyé des moyens de communication lui permettant de se protéger contre le régime. »

Les critiques à l’égard du Président et de son gouvernement sont davantage dues au fait que les paroles cinglantes à l’égard de Bachar el-Assad ou de ses alliés émises par la France n’ont aucune conséquence concrète. L’attitude attentiste du gouvernement Obama qui ne veut pas s’engager dans un conflit avant la présidentielle gèle également les réactions occidentales.

La France est dépendante du Conseil de sécurité de l’ONU et astreinte au veto russe. Si elle n’est pas contre la mise en place d’une zone d’exclusivité aérienne, elle n’en est pas moins « dépendante du droit international ». Autrement dit, sans une résolution adoptée à l’ONU sur ce point, rien ne peut être fait.

Une intervention militaire étant pour elle trop risquée à la vue des multiples enjeux qui se croisent en Syrie pour le Proche-Orient, elle travaille à convaincre la Russie de lâcher Bachar el-Assad.

En attendant, la France a décidé de concentrer ses efforts sur l’humanitaire, en envoyant du matériel médical et chirurgical en Syrie. « Plusieurs dizaines de milliers de personnes en bénéficient », assure la source diplomatique à Rue89.

Dans le nord du Liban, près de la frontière syrienne, les organisations humanitaires sont elles très critiques envers la France qui aide selon elles beaucoup moins les réfugiés que le Danemark, la Norvège ou encore l’Allemagne.

9. Sunnites, alaouites, chrétiens... où en est-on ?

Druzes, chrétiens, Assyriens, Tcherkesses, Kurdes... Depuis le début de la révolution, les commentateurs n’ont cessé de rappeler la mosaïque communautaire qu’est la Syrie. Beaucoup craignaient l’explosion de tensions communautaires, les minorités ayant majoritairement été favorisées depuis l’accession au pouvoir de Hafez el-Assad en 1970.

Un an après, la situation échappe encore en grande partie à cette prévision.

Les chrétiens

« Pour le moment, aucunes représailles n’ont touché les chrétiens au nom de leur appartenance religieuse », explique à Rue89 Pierre Atallah, journaliste au quotidien chrétien libanais Al-Nahar.

« Si quelques chrétiens ont été malmenés, c’est uniquement à cause de leur soutien à Bachar el-Assad au même titre que n’importe quel autre Syrien. »

Les alaouites

La question est plus complexe. Il s’agit de la communauté de Bachar el-Assad, sur qui son père Hafez el-Assad a fait en grand partie reposer son pouvoir.

Au nord du Liban, les réfugiés syriens partagent l’impression d’avoir été malmenés aussi bien parce qu’ils manifestaient contre le régime que parce qu’ils sont sunnites. C’est d’ailleurs un aspect de la répression qu’ils évoquent d’eux-mêmes, sans sollicitation du journaliste. A Minié, près de Tripoli, un réfugié raconte :

« Dès la première manifestation qui a eu lieu à Tal Qalakh [près du Krak des chevaliers, ndlr], le régime a embarqué des hommes de la ville, sunnite, et les a emmenés dans les villages alaouites qui l’entourent. Là, des habitant les ont tapés, leur ont uriné dessus et ont insulté l’islam sunnite. »

S’ils affirment qu’il n’y avait pas de tensions intercommunautaires avant la révolution, certains affichent à présent beaucoup de rancœur à leur égard, à l’exemple d’un jeune insurgé qui a confié à Rue89 « pouvoir désormais manger un enfant alaouite ».

Ces Syriens disent cependant avec instance qu’ils ont conscience que c’est une stratégie de Bachar el-Assad pour déstabiliser le pays et la révolution. Ils regrettent qu’elle soit petit à petit en train de porter ses fruits.

10. Quid de l’après Bachar el-Assad ?

Il est évidemment difficile de répondre à cette question. Une chose est sûre, plus le temps passe, plus l’après-Assad sera délicat.

L’opposition en quête de cohésion

La communication entre les différentes parties qui composent l’opposition, multiples et affaiblies après plus de trente ans de dictature, n’est pas toujours facile. Malgré les différends qui la traversent, elle s’affaire à poser les jalons de l’après-Assad. Des groupes de réflexion sur le modèle économique du pays ou son système législatif sont à l’œuvre.

Le Conseil national syrien (CNS), principal interlocuteur du gouvernement français, a été créé dans ce but il y a un an.

Parallèlement à cela, début août, Haytham el-Maleh, opposant syrien de 81 ans, a déclaré avoir été nommé à la tête d’un gouvernement de transition nommé par un autre groupe, le Conseil national de la révolution. Pour l’opposant, le temps presse car « si demain le régime d’el-Assad tombe, il laissera un vide, d’où l’urgence de mettre en place un gouvernement ».

Malgré ses désaccords avec le CNS qu’il a quitté, Haytham el-Maleh a annoncé avoir l’intention de discuter avec ce gouvernement de transition.

L’anarchie, un vrai risque ?

Le risque d’anarchie est de plus en plus souvent évoqué. Les groupes armés, pas toujours coordonnés sur le terrain, sont parfois opposés les uns aux autres.

La présence de combattants islamistes et djihadistes, dont certains existent depuis la guerre en Irak et sont instrumentalisés par le régime syrien dans le but d’effrayer l’opinion étrangère, est plus en plus remarquée.

Cité par l’AFP, Hassan Abou Haniyeh, expert des groupes islamistes à Amman, explique que ceux-ci ont depuis pris leur indépendance :

« Toutes les conditions sont réunies pour qu’Al Qaeda et les salafistes s’enracinent dans le pays. Le régime a perdu des pans entiers du pays, et Al Qaeda s’implante justement quand il n’y a plus d’Etat. »

La création d’un Etat alaouite ?

La création d’un Etat alaouite est l’une des hypothèses avancées. Bachar el-Assad, de plus en plus isolé mais ne voulant pas lâcher le pouvoir, chercherait à se retrancher dans la région historique des alaouites, communauté à laquelle il appartient. C’est une zone qui va de Tartous à Lattaquié, sur la côte, et s’étend sur environ une cinquantaine de kilomètres dans les terres.

L’ancien vice-président sunnite Abdel Halim Khaddam, qui avait fait défection en 2005, a affirmé en janvier dernier dans un entretien au Figaro cette intention :

« Je sais qu’il y a un mois, il s’est confié à l’un de ses affidés libanais et lui a dit son intention de créer un Etat alaouite d’où il pourrait mener une guerre fratricide et confessionnelle.

Il est désormais prêt à créer sa république personnelle. Il envisage de s’installer à Lattaquié. Je suis sûr qu’il existe suffisamment d’abris souterrains où lui et son clan pourraient se replier. »

Après le massacre de Houla en juin, Ignace Leverrier, ancien diplomate et blogueur du Monde, soulignait lui que « les opérations menées, à l’intérieur du quadrilatère délimité par les villes de Tartous, Lattaquié, Idlib et Homs, contre les agglomérations dont les populations sont à majorité sunnites, montrent qu’elles participent d’une volonté de chasser par la terreur ou par le meurtre le plus grand nombre possible de leurs habitants ».

Cela ne serait pas la première fois qu’un tel Etat verrait le jour. En 1920, la France avait elle-même créé un Etat alaouite.

Sur le même thème : La révolution arabe

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...