Selon les enseignants, qui cumulent plus de 300 années d’expériences en traitement de l’eau, « en cas de déversement majeur, IL N’Y AURA AUCUN PLAN B réaliste pour la vaste majorité des stations de la région métropolitaine qui ne peuvent compter sur aucune prise d’eau alternative. » Toujours selon eux, “une fois les réserves d’eau épuisées - ce qui prendrait 12 à 16 heures - il n’y aura que deux options pour les responsables des stations : remettre en marche la production et distribuer une eau non-conforme ou arrêter complètement la distribution. L’ampleur d’une telle catastrophe dépasse l’imagination et a de quoi faire frémir.”
Les enseignants du CNFTE ont aussi rappelé qu’après le déversement de pétrole dans le Lac-Mégantic et la rivière Chaudière en 2013, la ville de Lévis a dû fermer une prise d’eau pendant 74 jours. Ils estiment que si un déversement d’importance se produisait en amont de Montréal, il pourrait être nécessaire d’envisager l’évacuation de la ville car 23 des 26 stations de la région n’ont pas accès à une source d’eau potable de rechange. Évidemment, ce scénario catastrophique s’applique à tout déversement important d’hydrocarbures, qu’il provienne de la ligne 9B d’Enbridge ou de l’éventuel pipeline Énergie Est.
Le vieux pipeline d’Enbridge est tout aussi inquiétant
Dès le lendemain de l’annonce du CNFTE, une trentaine de groupes environnementaux et citoyens ont rapidement interpellé la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ainsi que les gouvernements du Québec et du Canada pour qu’ils publient sans tarder les plans de mesures d’urgence pour l’oléoduc d’Enbridge. Il est évident que les conclusions du CNFTE s’appliquent également dans le cas d’un déversement éventuel de l’oléoduc 9B d’Enbridge est vieux de 40 ans, qui parcourt la grande région de Montréal, qui a été remis en fonction en décembre 2015 et qui traverse la rivière des Outaouais.
L’inversion du vieux pipeline d’Enbridge pour permettre le transport de pétrole lourd issu des sables bitumineux jusqu’à Montréal n’aurait jamais dû être autorisée par les gouvernements. L’Office national de l’énergie a approuvé ce pipeline de sables bitumineux simplement parce qu’elle a refusé d’évaluer l’impact climatique et l’acceptabilité sociale et parce qu’elle a abaissé les exigences des tests de sécurité à mener. La résultante est que l’accès à l’eau potable de millions de personnes est maintenant menacé. Il est de la responsabilité des gouvernements de démontrer hors de tout doute qu’ils s’affairent à protéger le bien commun et non les profits des pétrolières et pour ce faire, ils doivent publier sans tarder les plan de mesures d’urgence pour la ligne 9b de manière à ce que tous-tes puissent connaitre les risques et conséquences liés à un déversement à venir.
Rappel : Greenpeace et d’autres ongs ont récemment publié un rapport montrant que le projet Énergie Est menaçerait l’approvisionnement en eau potable de 3,2 millions de personnes au Québec et de plus de 5millions au Canada.