Édition du 17 décembre 2024

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Santé

Deuxième ronde de coupes budgétaires - Les employé-es du CUSM se mobilisent contre les coupes en catimini des services au public (FIQ-CSN-APTS)

MONTRÉAL, le 15 mai 2013 - Les trois organisations syndicales représentant les employé-es du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) manifestent ensemble, ce midi devant l’Hôpital général de Montréal afin de dénoncer l’improvisation, la mauvaise gouvernance et la culture du secret qui mènent déjà à une diminution dangereuse des services médicaux au public à la suite d’une première ronde de coupes budgétaires au CUSM.

L’administration du CUSM vient d’annoncer aux employé-es une deuxième ronde de compressions qui ne vont qu’empirer une situation déjà difficile, et ce, sans consultation de l’expertise que détient le personnel du centre de santé. Ils ont appris, cette semaine, que le processus des six soi-disant « grands projets d’optimisation » (GPO) a identifié des cibles pour une autre série de compressions totalisant 21,4 millions $ pour la prochaine année fiscale.

Les compressions identifiées pour 2014-15 :

* Salles d’opération : 6 M$
* Composition des équipes sur les unités de soins : 4,6 M$
* L’Hôpital de Lachine : 1,4 M$
* Soins ambulatoires : 4,2 M$
* Laboratoires : 2,7 M$
* Imagerie médicale adulte : 2,7 M$

Le président du Syndicat des employé-es du Centre universitaire de santé McGill (SECUSM-CSN), Paul Thomas, note que les travaux des GPO ont été réalisés de la même façon que les premières coupes, à la hâte et sans analyse approfondie de l’impact sur les services aux patients.

« Les gens les plus proches des patients et de l’organisation du travail ont été complètement ignorés dans ce processus pénible, quoique nécessaire vu le niveau de fraude et d’incompétence démontré récemment, a dit Paul Thomas. On n’a rien appris, parce que l’administration actuelle continue de prendre des décisions en secret, des décisions qui auront des impacts énormes. »

À cet effet, Paul Thomas note que le système de surveillance de la qualité et de la continuité des soins exigé par le gouvernement du Québec demeure toujours dans le vague au CUSM. « On improvise à la dernière minute. Les mêmes erreurs de manque de transparence qui ont permis à Arthur Porter de mener une campagne d’enrichissement personnel continuent d’exister au sein du CUSM. »

Pour la présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CUSM - FIQ, Line Larocque , « il est inconcevable que des coupes soient effectuées à l’aveuglette, sans réelle analyse de leur impact sur la qualité des soins. Les professionnelles en soins ne peuvent cautionner un plan de compressions sans vision, dont les répercussions sont considérables pour le personnel de l’établissement. Qu’adviendra-t-il de la qualité et de l’accessibilité des soins offerts aux patientes et aux patients ? Comment est-ce possible pour les professionnelles d’offrir des soins adéquats dans un contexte de pénurie de personnel, où l’organisation du travail est déficiente ? La gestion improvisée et à courte vue de la direction de l’établissement, strictement basée sur des critères budgétaires, est carrément inadmissible et nous continuerons à la dénoncer haut et fort ».

Le personnel en laboratoire et en radiologie est déjà sous haute pression, affirme le responsable politique du CUSM pour l’APTS, Francis Collin.

« On peine à répondre à la demande, tellement la pénurie de personnel est grande. Poursuivre sur la voie des compressions est un non-sens. Prétendre comme le fait la direction que ces coupes n’auront aucun effet sur les services relève de la pensée magique. Les retards risquent de s’accumuler, de même que les possibilités d’erreur, ce qui mettra une pression supplémentaire sur le personnel en laboratoire et en radiologie. Des services pourraient même être carrément abolis ! » a-t-il affirmé.

« Au bout du compte, c’est la population et les gens les plus vulnérables en attente d’un diagnostic qui vont payer la note pour les graves erreurs des gestionnaires. Ce n’est pas à la population, ni aux techniciens et professionnels de la santé de payer le prix pour de nébuleuses fraudes et collusions de l’administration passée. »

Ensemble, les trois organisations syndicales représentent près de 10 000 employé-es au CUSM.

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