Tiré de Courrier international.
"Fermiers, ouvriers, c’est l’unité !", chantaient les manifestants, portant des foulards verts et jaunes, symboles de la récolte et des champs de moutarde, et agitant des drapeaux de l’Inde et des syndicats des agriculteurs.
Les manifestants, rassemblés à Muzaffarnagar, dans l’Etat d’Uttar Pradesh (nord-est), étaient quelque 50.000, selon un photographe de l’AFP sur place.
Depuis la fin novembre, ces agriculteurs campent sur les routes menant à New Delhi, un mouvement qui constitue l’un des plus grands défis auxquels fait face le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi depuis son arrivée au pouvoir en 2014.
Ils ont réaffirmé une nouvelle fois leur volonté de poursuivre leurs manifestations jusqu’à ce que le gouvernement révoque les nouvelles lois agricoles, appelant à une grève nationale le 27 septembre.
"C’est comme si toute la ville était là et les routes sont pleines d’agriculteurs", a déclaré à l’AFP l’un des manifestants, l’avocat Amit Chaudhary, fils d’un fermier.
"Nous, les fermiers, nous ne sommes pas du genre à nous laisser décourager. Nous travaillons matin et soir, qu’il pleuve ou qu’il vente. Nous ne lâcherons pas tant que les lois ne seront pas abrogées", a-t-il ajouté.
Plusieurs tentatives de négociation ont échoué et le bras de fer se poursuit.
Les réformes votées en septembre 2020 autorisent les agriculteurs à vendre leurs productions aux acheteurs de leur choix, plutôt que de se tourner exclusivement vers les marchés contrôlés par l’État qui leur assurent un prix de soutien minimal (PSM) pour certaines denrées.
Nombre de petits exploitants agricoles s’estiment désormais menacés par cette libéralisation qui, selon eux, risque de les obliger à brader leurs marchandises aux grandes entreprises pour les écouler.
Le poids du secteur agricole est considérable, assurant la subsistance de près de 70% de 1,3 milliard d’habitants, et contribuant à environ 15% du PIB.
Depuis le début des manifestations, un réseau de solidarité s’est mis en place. Chaque jour des tracteurs aux carrioles chargées de bois et de vivres quittent les villages à destination des campements aux portes de Delhi. Des fermiers et leurs familles les accompagnent.
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