Considérant que la trêve exigée par la ministre Beauchamp est unilatérale puisque la ministre n’a lancé aucun appel à l’arrêt des procédures judiciaires pour forcer un retour en classe dans les cégeps et les universités et que les demandes d’injonction continuent d’être accordées ;
Considérant que le refus de la ministre de dialoguer avec les étudiants avant la 10e semaine de grève a comme conséquence de placer les institutions d’enseignement et les professeurs dans des conditions qui défavorisent l’éducation ;
Considérant l’exclusion de la CLASSE des négociations avec la ministre, coalition démocratique étudiante représentant plus de 50% des étudiants en grève ;
Considérant l’incapacité de la ministre Line Beauchamp à dénouer la crise avec le mouvement étudiant et la société civile ;
Considérant les informations trompeuses transmises par la ministre aux citoyens soucieux d’une saine gestion ;
Considérant que la ministre refuse systématiquement et de manière dogmatique de concevoir la « juste part » autrement qu’à travers le principe de l’utilisateur-payeur ;
Considérant que le retour en classe forcé alimentera une confrontation et engendrera des situations potentiellement dangereuses pour les étudiantEs, les enseignantEs et le personnel ;
Considérant qu’un retour forcé en classe instaurerait un climat défavorable à l’apprentissage et aux activités pédagogiques ;
Considérant que la ministre place les professeurs et les étudiants dans une position opposant leurs obligations légales et leurs principes éthiques et démocratiques ;
Considérant que les mandats de grève ont été obtenus lors d’assemblées générales démocratiques tenues par les associations étudiantes, représentantes légales des étudiantEs. (Loi sur l’accréditation et le financement des associations d’élèves ou d’étudiants. Section V, article 28) ;
Considérant que nous sommes professeurEs solidaires des étudiantEs ;
Considérant l’attitude méprisante du Premier ministre à l’endroit des étudiants ;
Nous demandons :
1. La démission de Mme Line Beauchamp à titre de ministre de l’Éducation, des loisirs et du sport et de Jean Charest, premier ministre du Québec ;
2. L’annulation de la hausse des droits de scolarité ;
3. La mise en place d’États généraux permettant une réflexion globale et collective sur l’orientation et le financement de l’éducation.