Netflix fait cela partout dans le monde avec peu de restrictions généralement... C’est cela la mondialisation qu’on louange, l’impérialisme pour dire les choses par leur nom.
Il est important de rappeler que les politiques québécoises et canadiennes ont toujours eu des modulations pour les grandes entreprises médiatiques et audiovisuelles américaines. Ainsi, au Québec, en vertu d’un règlement « québécois », les distributeurs de films américains ont le droit de distribuer directement leurs films au Québec, alors que tous les autres pays doivent passer par des distributeurs québécois. Bon, il reste peu ou prou de distributeurs québécois, on peut penser que ceci explique cela. En effet, si les films américains, la grande masse des films diffusés sur notre territoire, avaient été distribués par des distributeurs québécois, ils auraient pu avoir les marges de manœuvre financières pour continuer à exister.
Je voudrais rappeler ici, pour parenthèse, que cette exception a été soutenue historiquement autant par le parti libéral que par le parti québécois...
Les gouvernements québécois et canadiens agissent sur le plan culturel en fonction d’un ensemble d’intérêts opposés et réciproques qui baignent dans l’économie « capitaliste mondialisée » et cette économie s’est emparée totalement du numérique comme des biens et services « réels ». C’était à prévoir que la dite « révolution numérique » est une immense révolution technologique avant tout et que la vie économique continue comme avant avec une capacité d’adaptation rapide, mais pas étonnante. Il y a de l’argent à faire et beaucoup de profits ! C’est un immense marché que les aguerris ont tôt fait de maîtriser, nous maîtrisant toujours davantage en amont et en aval.
Du reste, au moment même où l’État canadien négocie l’ALENA, c’est à dire le libre-échange (libre échange qui ne concerne que les grandes et les très grandes entreprises américaines, mexicaines, canadiennes et québécoises »), il ne faut surtout pas s’étonner qu’on ne va pas règlementer une entreprise multinationale culturelle américaine telle Netflix. Ça nuirait aux négociations pour les grandes et très grandes entreprises canadiennes et québécoises des autres secteurs d’activités où les intérêts économiques sont plus grands. C’est aussi cela la dictature du « tout-marché ».
Il faut résister très certainement et fortement, mais comprendre du coup l’ensemble des mécanismes en jeu autant au Québec qu’au Canada et, au final, que partout dans le monde. Une bataille de court terme, mais aussi de moyen et long terme.
L’Indépendance oui, mais avec le bien commun à la proue du navire pour conquérir une véritable autonomie économique et culturelle nationale dans l’intérêt de tous et toutes.
Anne-Marie Gill
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