Cette mauvaise nouvelle reçue aujourd’hui par le personnel survient alors qu’une fermeture temporaire était déjà en cours depuis juin. Seulement, rien ne forçait l’entreprise à licencier maintenant. « Ça n’augure rien de bon pour l’avenir de l’usine. Surtout dans le contexte actuel, alors que le prix du bois est au plancher et que l’incertitude continue de planer quant à l’approvisionnement », affirme Kevin Gagnon, président de la FIM-CSN.
L’industrie forestière devait déjà composer avec le prix anémique du bois et la décision récente du département américain du Commerce de hausser la taxe cumulative sur le bois d’œuvre québécois de 8,05 % à 14,54 % n’aidera en rien les exportations vers les États-Unis, premier marché de la majorité des scieries québécoises. Par ailleurs, les mesures de protection du caribou forestier et la hausse des feux de forêt créent une incertitude persistante quant à la source d’approvisionnement.
« Aujourd’hui ce sont les travailleurs de Saint-Ludger qui reçoivent une mauvaise nouvelle, mais d’autres scieries pourraient suivre si le gouvernement du Québec reste inactif face à cette crise qui frappe un secteur clé pour plusieurs régions du Québec », ajoute Kevin Gagnon.
« C’est dramatique pour le village de Saint-Ludger et pour l’économie de toute la région. Nous souhaitons vivement qu’une fermeture définitive puisse encore être évitée », ajoute Manon Tremblay, présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean (CSN).
La FIM-CSN demande par ailleurs à Québec des gestes concrets à l’aube d’une possible catastrophe dans les scieries du Québec. Les consultations tenues ce printemps par la ministre Maïté Blanchette Vézina doivent donner des résultats concrets. « Une politique plus agressive d’utilisation du bois dans les immeubles multilogements, par exemple, pourrait relancer la demande en cette période difficile », conclut Manon Tremblay.
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