Drummondville affiche l’un des taux de pauvreté parmi les plus élevés au Québec. Pourtant, alors que les besoins sont immenses, le CSSS Drummond subit des compressions accumulées de 7,4 millions de dollars depuis quatre ans. Ces mesures affectent directement les services à domicile, entre autres. « Les personnes âgées et les personnes les plus vulnérables sont les premières victimes des coupures, affirme la présidente de l’exécutif local de l’établissement pour l’APTS, Jessica Beauregard. L’attente peut aller jusqu’à trois ans pour recevoir les services d’une ergothérapeute et jusqu’à deux ans pour des services psychosociaux. La population de notre région mérite mieux. »
Pendant ce temps, la pression sur le personnel est chaque jour plus forte et a des conséquences directes sur les services. « Le non-remplacement du personnel vient dégrader davantage le climat qui règne sur le terrain. On ne peut pas toujours demander aux mêmes de faire plus avec moins, c’est inhumain et irréaliste », affirme la présidente.
Selon l’APTS, le projet de loi 10 aura de graves conséquences pour la région et pour le Québec dans son entier. « Ce projet ultra-centralisateur et anti-démocratique éloignera les citoyens de la région de leurs points de services, affirme la vice-présidente de l’APTS, Nicole Déry. Le nouveau CISSS couvrira l’immense territoire de la Mauricie et du Centre-du-Québec, comprenant entre autres Drummondville, La Tuque et Victoriaville. Comment le ministre Barrette peut-il prétendre que cela n’aura aucun impact sur les services ? Cet énième brassage des structures est sans aucun doute la dernière chose dont le personnel et la population ont besoin à l’heure actuelle. On n’a même pas encore fini de subir les conséquences de la dernière vague de fusions d’établissements en 2004. »
Il n’y a aucune économie à réaliser en coupant à l’aveuglette. « Les services que l’on supprime maintenant sont des coûts reportés. Le gouvernement retire à la population des services de première ligne, de prévention, de soutien à domicile, de suivi en santé mentale. Or, il y a un consensus des experts des systèmes de santé et des cliniciens pour dire que c’est en investissant à ce niveau que l’on parvient, à terme, à réduire les coûts. Une personne qui ne reçoit pas ces services dans un délai raisonnable repassera inévitablement par l’urgence, ce qui coûte beaucoup plus cher », de conclure Nicole Déry.
Au cours des prochaines semaines, la campagne « Ils démolissent nos services, on résiste » s’arrêtera également à Sept-Îles, en Montérégie et à Montréal, entre autres.