Les frais de scolarité, dans le modèle néolibéral de l’éducation, constituent une mesure disciplinaire d’intégration des jeunes citoyen-ne-s à la logique marchande du travail.
En présentant l’éducation comme un investissement personnel et en demandant aux jeunes de s’endetter pour pouvoir augmenter la valeur de leur force de travail sur le marché, les étudiant-e-s sont forcé-e-s de faire un calcul coût-bénéfice dans le choix de leurs programmes.
Cette logique tend à favoriser la modulation des frais de scolarité par programme (en augmentant les frais de scolarité dans les programmes menant à des professions plus lucratives) et, surtout, à transformer la fonction des universités.
Le déplacement des étudiant-e-s vers des programmes à débouchés plus lucratifs tend à modifier la manière dont les gestionnaires d’universités conçoivent leur mission. Les programmes deviennent plus orientés vers le marché afin d’attirer plus d’étudiants et les programmes de recherche fondamentale, de sciences humaines et d’art tendent à être marginalisé, sous-financé et même disparaître.
Pour les étudiant-e-s, cette vision de l’éducation provoque un endettement important. Or, le fait d’entrer sur le marché du travail avec une dette de plusieurs dizaines de milliers de dollars est un important incitatif au travail. Au lieu de prioriser un travail intéressant ou de travailler un nombre d’heures moins grand, les jeunes diplômé-e-s doivent maximiser leurs revenus pour payer leur dette d’étude.
La gratuité scolaire est une garantie contre l’implantation du modèle néolibéral de tarification de l’éducation.