Selon la CSQ, il en revient au gouvernement d’agir pour protéger le bien collectif qu’est notre télévision nationale, Télé-Québec. C’est dans cette optique que sa présidente, Sonia Ethier, a conclu sa présentation devant les parlementaires.
Sachant que les géants du Web, par une concurrence déloyale, ont déjà entraîné la fermeture de 28 % des journaux régionaux et locaux depuis 2010 au Québec, la CSQ ne peut que s’inquiéter de cette situation qui ne fait qu’empirer depuis. « Les problèmes financiers vécus par le Groupe Capitales Médias illustrent parfaitement l’ampleur du phénomène. Plusieurs régions ou localités n’ont déjà plus accès à des nouvelles qui les concernent. De toute évidence, la diversité et la pluralité des sources d’informations, essentielles en démocratie, sont en péril et le gouvernement doit trouver des solutions durables et non ponctuelles », a d’abord commenté la présidente de la CSQ.
Consolider le rôle de Télé-Québec
Télé-Québec ne peut réalistement pas remplacer ces médias qui disparaissent, mais elle peut toutefois contribuer à maintenir une vitalité et une diversité d’informations dans toutes les régions. Plus d’efforts pourraient être consacrés à la production d’émissions d’affaires publiques ou à des bulletins d’informations régionales. « Les infrastructures sont déjà là, les artisans et le personnel aussi. Ce qu’il faut, ce sont les moyens financiers nécessaires pour intégrer un nouveau volet à la programmation régionale et lui permettre d’agir comme agent de développement économique en région », a poursuivi Sonia Ethier.
« Malgré une performance appréciable en matière d’auditoire, le déficit d’opération de notre télévision publique a été d’un peu plus de 4 millions de dollars en 2017-2018. Un ajustement des subventions versées s’impose. Une télévision publique comme Télé-Québec ne peut pas uniquement miser sur les éléments conventionnels du marché que sont les cotes d’écoute, les revenus générés par la vente de produits dérivés ou les revenus publicitaires, même si ces derniers sont importants. Les médias traditionnels sont désormais aux prises avec la même situation. Dans un tel contexte, l’intervention de l’État devient de plus en plus nécessaire », a rappelé la présidente de la CSQ.
Agir globalement pour stabiliser le financement
Certaines avenues existent, on sait déjà que la Coalition pour la culture et les médias demande que les entreprises étrangères qui font des affaires au Canada grâce à Internet perçoivent la TPS/TVH. Au Québec, depuis janvier 2019, les Amazon, Apple, Google et Netflix doivent désormais percevoir la TVQ et s’inscrire sur la liste des firmes numériques hors Québec. « Nous considérons qu’il serait opportun d’utiliser une partie de la TVQ perçue par Revenu Québec auprès de ces entreprises pour investir dans des mesures de soutien, y compris pour Télé-Québec », a suggéré la présidente.
Une autre avenue est aussi possible, soit celle d’imiter certains pays européens qui obligent les gros joueurs du domaine des télécommunications à payer des impôts ou des redevances. « Pour mettre en place une telle politique fiscale, le gouvernement devrait faire preuve de courage politique et, fort probablement, faire cavalier seul, car le gouvernement fédéral refuse d’envisager une telle alternative. C’est cependant celle qui permettrait de tirer des revenus stables, importants et récurrents pour pouvoir les redistribuer par la suite » a conclu Sonia Ethier.
Pour consulter le mémoire de la CSQ.
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