« En se limitant à une analyse étroite des projets de pipelines, le gouvernement du Québec n’applique pas sa Loi sur le développement durable, laquelle lui impose de prendre ses décisions dans une perspective beaucoup plus large », souligne Philippe Bourke, directeur général du RNCREQ. Empruntant la citation bien connue du biologiste Français René Dubos, M. Bourke ajoute que « le gouvernement du Québec, dans le dossier Enbridge, agit localement, mais visiblement, ne pense pas globalement. »
« À l’AQLPA nous sommes déçus de cette approche réductrice et précipitée excluant des pans entiers de préoccupations légitimes liés à l’explosion de la production de pétrole bitumineux et ses conséquences environnementales, tant au niveau global que régional. Dans un contexte de désinformation publique menée en parallèle de cette consultation par les compagnies pétrolières et ce, à grand renfort de publicité niant les évidences environnementales, le gouvernement a le devoir d’assurer qu’on aille au fond des choses, ce qui risque vraisemblablement de ne pas être le cas sans une évaluation environnementale rigoureuse au préalable » indique André Bélisle, président de l’AQLPA.
« Nature Québec recommande qu’un BAPE générique soit tenu sur le transport du pétrole au Québec » affirme Christian Simard de Nature Québec. « Le public a déjà constaté à quel point Enbridge possède une piètre feuille de route en termes de sécurité des pipelines », poursuit-il. La compagnie a été responsable d’en moyenne 65 déversements par année, un peu partout en Amérique du Nord, pour un total estimé en 12 ans (1999 à 2010 inclusivement), à plus de 160 000 barils de pétrole (25 554 238 litres) www.watershedsentinel.ca/content/enbridge-spills
« L’inversion de cet oléoduc entraînera l’expansion des sables bitumineux au Canada, une industrie désastreuse pour l’environnement et dont les émissions de GES sont en explosion », déplore Patrick Bonin de Greenpeace. « Tout comme Barack Obama le fait pour le pipeline Keystone XL, Québec doit évaluer l’impact qu’aura le projet d’Enbridge sur les émissions planétaires », poursuit-il.
Le pétrole des sables bitumineux est un des plus polluants de la planète (1). « Le gouvernement s’est engagé à réduire sa consommation de pétrole de 30 % d’ici 2020 et montre un retard dans l’atteinte de ces objectifs. Or si le Québec s’approvisionne de ce pétrole sale, nos émissions de gaz à effet de serre (GES) augmenteront », affirme Steven Guilbeault d’Équiterre.
(1) IRIS, 2013. www.iris-recherche.qc.ca/publications/oleoduc