Le livre *Chocolaté - Le goût amer de la culture du cacao*, de l’écrivain
camerounais Samy Manga, paraîtra *en librairie le 28 mars prochain*.

*En bref : *De la plantation de cacao à notre tablette de chocolat, Samy
Manga nous plonge dans un monde d’exploitation, de résistance et de poésie.

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*À propos du livre*

Si le chocolat est instantanément associé au plaisir et à la
gourmandise, *Chocolaté *ébranle avec force cette image du réconfort. Alors que les pays d’Afrique fournissent environ les deux-tiers de la production mondiale de cacao, que
se cache-t-il derrière le commerce de cette matière première parmi les plus prisées au monde ? Au Nord, petits et grands raffolent de desserts et friandises, mais sont-ils conscients de la misère que la « cacaomania » inflige à l’Afrique ?

À dix ans, Abéna travaille avec son grand-père dans des plantations de
cacao au Cameroun. Ce vaillant petit général des forêts équatoriales va
vite prendre la mesure des dégâts humains et environnementaux causés par la
monoculture de la précieuse fève à la base du chocolat. À travers le
parcours d’Abéna, l’écrivain, sculpteur et militant écologiste camerounais
Samy Manga nous révèle le côté obscur de la culture du cacao, emblématique
des rapports économiques néocoloniaux qu’entretiennent les multinationales
de l’or vert avec les pays du Sud. Pauvreté des producteurs, travail forcé
des enfants, empoisonnement aux pesticides, délitement des communautés,
contamination des eaux et des sols, déforestation massive, perte de
biodiversité… Pour les pays producteurs africains qui ne touchent qu’une
infime fraction des dizaines de milliards de dollars engrangés chaque année
par l’industrie, la culture du cacao a un goût bien amer.

Dans ce récit vivant où s’entrecroisent habilement l’élan poétique, la
transmission de la mémoire ancestrale et l’indignation politique, Samy
Manga nous emmène au pays de son enfance, sous le grand manguier où se
tient la vente annuelle du cacao. Une autofiction touchante et révoltée qui
se veut aussi chant d’amour à la dignité humaine.

*Extrait*

*En attendant de voir surgir le Blanc à la mallette d’argent, ces hommes ne
s’occupaient plus des cultures vivrières, ils n’aidaient plus leurs femmes,
et les travaux champêtres étaient relégués à la condition féminine. Cœurs
et muscles aux aguets, ils avaient les oreilles tendues et les sexes bandés
au moindre ronflement de voiture qui naissait dans la vallée en provenance
de la ville. Comme une bande d’esclaves impatients de quitter les
plantations pour un laps de temps au pays du bonheur, ils s’apprêtaient à
implorer la générosité des maîtres du monde et la bonté des argentiers au
grand pouvoir équivoque. Oui, eux, les planteurs de la fève, attendaient
les acheteurs exactement comme des mendiants maudits en quête d’aumône. *

*À propos de l’auteur*

Né dans la forêt équatoriale camerounaise, *Samy Manga* est écrivain,
ethnomusicien, sculpteur et militant écologiste. Il se nomme écopoète,
défenseur d’une écriture en faveur de l’écologie et de la biodiversité. Son
livre *Opinion poétique*, avec Caroline Despont (L’Harmattan, 2021), a reçu
le Grand Prix Poésie Africaine d’Expression Française en 2021.

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