Cette semaine dans Presse-toi à gauche, Pierre Mouterde revient sur le récent congrès de Québec solidaire, Bernard Rioux réagit aux déclarations du PQ quant à sa « réorientation » sur la question nationale dans le contexte des orientation de QS en la matière et la Fédération des Femmes du Québec réagit aux commentaires haineux reçus suite à l’opération #MonvoileMonchoix.
Pour Mouterde, QS a, lors de son congrès, mené un exercice d’éclaircissement de ses orientations en matière d’accession à la souveraineté. Selon l’auteur cet exercice ne fut pas sans irritants et insatisfactions. Des débats de fonds furent menés dans un empressement qui ne favorise pas les réflexions sérieuses, des questions pertinentes furent balayées d’un revers de la main et la réflexion sur la constituante demeure limitée. L’auteur invite les membres du parti à ne « rien oublier de tout le travail de liaison avec la société civile d’en bas ».
LA FFQ dénonce une campagne haineuse qui se déroule à son endroit sur les médias sociaux ainsi que dans certains médias sans oublier la rue qui constitue une menace de plus en plus sérieuse pour les femmes portant le voile tellement l’islamophobie s’est incrustée dans le discours public. L’organisation précise que sa mission de « défendre toutes les femmes et non de satisfaire aux demandes de personnes projetant une vision raciste et islamophobe de la lutte pour le féminisme. »
Par ailleurs, nous vous présentons une vidéo dans laquelle Olivier Boduc le candidat de QS dans Jean-Talon pour l’élection partielle du 2 décembre explique les enjeux tels qu’il les perçoit, 211 groupes réclament une hausse immédiate du salaire minimum à 15$/heure, le collectif pour un Québec sans pauvreté critique la mesure de la CAQ entourant crédit d’impôt pour solidarité, la présidente du SPGQ Line Lamarre adresse une lettre au ministre Jolin-Barette au sujet de la francisation des immigrant.e.s et Raphaël Fiévez souligne le ridicule dans lequel verse le premier ministre Legault lorsqu’il évoque les messages de sa page Facebook pour justifier un « appui populaire » à la réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Enfin, Yvan Perrier poursuit la publication de son histoire des négociations dan le secteur public avec les parties 15 et 16 .
Sur la scène internationale
Pour commenter la situation internationale nous avons choisi des mobilisations sur les cinq continents.
Europe
Nous avons retenu la situation en France avec la lutte des gilets jaunes et la manif contre l’islamophobie
L’anniversaire des Gilets jaunes durement réprimé. Rendez-vous le 5 décembre !
Nous avons ici deux courts articles suivis d’une video pour nous rappeler que la lutte des gilets jaunes fête sa première année de mobilisation.Le premier texte insiste sur la répression du mouvement : la manif a été interdite à Paris, plus de 1500 contrôles préventifs ont été faits et, à Paris, plus de 120 arrestations. Le texte insiste sur le fait que « est bien la marque de fabrique de ce pouvoir qui n’a jamais voulu donner d’autres réponses que répressives à la colère sociale. » Pourtant un an après le bilan des actions demeurent positifs « Ce jour là, 300 000 personnes ont occupé 2 000 points de blocage dans tout le pays, lançant ainsi un mouvement populaire inédit exigeant la démission de Macron. Et un an plus tard, nul ne peut contester que celui-ci a contribué à bouleverser le climat social et politique, mais aussi à bousculer l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier. »
Le deuxième texte insiste donc sur les victoires de ce mouvement : « le mouvement a su très vite contraindre Macron et le gouvernement à des reculs. Après l’annulation pour 2019 de la hausse de fiscalité sur les carburants décidée le 5 décembre, Macron a du annoncer ensuite quelques mesures, le plus souvent en faux-semblants : 100 euros de plus par mois pour certains salariéEs au Smic, des heures supplémentaires sans impôts ni cotisations sociales, et une exemption de hausse de CSG pour les retraitéEs gagnant moins de 2 000 euros mensuel. Le tout est évalué à 10 milliards d’euros. » Malgré la répression la lutte des gilets jaunes a su arracher des victoires partielles mais réelles au gouvernement Macron en alliant radicalité et massivité.
Toujours en France, la situation sociale est aussi accaparée par une montée de l’islamophobie.
Succès de la marche du 10 novembre contre l’islamophobie
Cette manif a été un véritable succès malgré le climat de suspicion créé dans la semaine précédent l’événement allant de diffamation, de haine et de menaces de morts. « La marche du 10 novembre vient en effet s’inscrire en réaction et en opposition à la déferlante islamophobe qui s’abat depuis plusieurs semaines, qui a ceci de singulier qu’elle a été impulsée par les plus hauts sommets de l’État, Macron, Castaner et Blanquer en tête. » La propagande de droite questionne aussi le silence de certains secteurs de la gauche contre les violences et la stigmatisations des personnes musulmanes. Mais le 10 novembre a commencé à briser ce mutisme « De la CGT au groupe parlementaire FI en passant par EÉLV, la FSU, Solidaires, l’UCL, le PCF, Génération.s ou Lutte ouvrière, toute la gauche sociale et politique a manifesté dimanche contre l’islamophobie, en appui aux premierEs concernéEs et au côté de diverses organisations musulmanes. »
L’Afrique
Deux articles un peu particuliers portant sur la tisane roibois et sur une approche ethnolinguistique du mot Hirak sont ici décrites
Roiboos, la boisson magique des Khoi-San
Ce qui est dénoncé à travers cette contestation, c’est l’appropriation culturelle des puissances multinationales et colonisatrices. L’auteur nous parle des bienfaits de cette tisane et de l’utilisation depuis des centaines d’années par les Khoi-San. Mais l’appropriation capitaliste en a fait disparaître l’origine. « Ne croyez pas ce que raconte le site Rooibos Limited qui écrit « les migrants et les colons du Cederberg ont découvert les petites feuilles de l’Aspalathus linearis pour en faire un thé délicieux », ne croyez pas plus le South African Rooibos Council qui attribue la découverte du « thé des montagnes » à un immigrant russe du nom de Benjamin Ginsberg qui commença à l’exporter en 1907 ! Le roiboos n’est pas un thé, même si parfois on l’affuble du nom de « thé rouge », mais une infusion faite à partir de cet arbuste qui pousse dans des sols pauvres et n’exige pas beaucoup d’eau. Les Khoisans avaient tout compris de l’agriculture bio et du bienfait des plantes pour la santé, il y a bien longtemps. » Maintenant le Protocole de Nagoya protège un peu mieux ces traditions et cela a obligé Nestlé de modifié ses campagnes commerciales pour accorder des redevances aux Khoi-San. « Tout n’est pas encore complètement réglé, mais le roiboos a permis aux premiers habitants de l’Afrique du Sud de faire front commun et d’affirmer leur droit d’exister dans ce pays, droit reconnu de manière constitutionnelle dans la loi « Traditional and Khoi-San Leadership Bill » adoptée en février 2019 par l’Assemblée nationale, mais qui attend toujours la signature du Président Ramaphosa. Parce que cette reconnaissance ouvrirait le droit à la reconnaissance de droits à la terre pour les Khoi-San, et là c’est une autre tasse de thé que le gouvernement n’est pas encore prêt à boire. »
Aussi en Afrique, les mobilisations du peuple algérien stimule notre admiration
Le texte rappelle les mobilisations algériennes tous les mardi et vendredi et place les luttes dans la volonté populaire de chasser le gouvernement actuel pour un changement profond de la politique. L’auteur nous rappelle que ces actions se sont appelés Hirak, un nouveau mot. Il signifie mouvement. Son apparition vient des lutte de 2007 au Yémen et en 2009 au Rif au Maroc. « Ce terme semble donc faire consensus pour désigner une nouvelle étape dans les soulèvements populaires du monde arabe. Pourtant, des réserves existent quant à son emploi et à sa généralisation. » Et de là l’auteur de faire toute une nomenclature des différents mots utilisés dans la langue arabe pour décrire les différents mouvements. Il termine en précisant que Hirak est « Une manière de marquer le caractère innovant d’un mouvement de contestation qui ne casse rien et qui se contente de marcher et de chanter pour imposer, sans dégâts matériels ni dommages humains — un vrai changement. »
En Amérique
Nous avions le choix des luttes : Équateur, Bolivie, Haïti. Nous avons retenu les mobilisations au Chili.
« Le peuple est dans la rue et exige trois choses : la démission du gouvernement conservateur de Piñera, le remplacement de la constitution de Pinochet et la fin du modèle néolibéral. » Dès le départ, l’article place clairement les revendications du peuple chilien. Ensuite l’auteur aborde la répression à partir d’une citation du président Pinéra : « Nous sommes en guerre contre un ennemi puissant, implacable, qui ne respecte rien ni personne et qui est disposé à user de violence et de délinquance sana aucune limite. »On croirait entendre Pinochet ! » Il insiste ensuite sur les différentes mesures de répression utilisées par le gouvernement chilien. « Amnistie internationale a mobilisé une équipe au Chili et dénonce une répression terrible de la part de l’État : des dizaines personnes assassinées par des agents de l’État, des centaines ont perdu un œil alors que la police tire systématiquement avec des fusils à plomb au visage des manifestants. Les violences sexuelles et les tortures sont très nombreuses. Des milliers de blessés, de détentions et même des disparitions. » Et il conclut avec cette phrase a méditer : « La terre tremble souvent au Chili, mais cette fois-ci c’est le géant d’argile ultralibéral des Chicago Boys qui connaït un séisme majeur. »
Asie et Proche-Orient
Parce que le président américain Trump a savouré cette mort, il nous apparaissait important de rapporter cette article qui met l’attention sur la réception de cette nouvelle en Israël.
Tuer le dirigeant du Jihad islamique n’a rien apporté à Israël. Alors pourquoi le faire ?
Gideon Lévy note que la société israélienne s’unifie sur la mort davantage que sur la vie. « Nous nous disputons au sujet de la vie, mais nous sommes d’accord sur la mort, tant que les morts sont des Arabes. » Cela pose effectivement de grandes questions sur la société israélienne. Mais l’auteur va plus loin dans son questionnement. Il s’interroge sur la mort de ce chef djihadiste et conclut avec les interrogations suivantes : « L’assassinat d’Abou al-Ata ne sert à rien. Qu’en avons-nous retiré ? Comment son assassinat et celui d’autres personnes ont-ils servi les intérêts d’Israël ? Si même cette question n’est jamais débattue, alors nous sommes victimes d’une grave paralysie cérébrale. La situation d’Israël est-elle plus sûre au lendemain de l’assassinat ? Les collectivités du Sud sont-elles en meilleure forme ? Le Jihad islamique est-il plus faible ? Les FDI sont-elles devenues plus fortes ? Les réponses sont non et non. Aucun des généraux ou analystes n’a réussi à expliquer ce qu’Israël a gagné de tout cela. » Des propos à méditer plus d’une fois.
Bonne lecture
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