Édition du 17 décembre 2024

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Politique québécoise

Centrale hydroélectrique à Val-Jalbert : Les opposants veulent aller en justice

Les opposants au projet de construction d’une petite centrale sur le site historique de Val-Jalbert entreprendront des démarches juridiques afin d’annuler les autorisations émises cette semaine : ils saisiront la Cour pour qu’elle fasse la lumière sur les circonstances ayant mené le gouvernement à émettre des autorisations basées sur des informations erronées et des procédures douteuses.

La Fondation Rivières a constaté que de nombreuses informations techniques et financières erronées ou trompeuses ont été présentées par les professionnels embauchés par la Société de l’énergie communautaire du Lac-Saint-Jean. Cet organisme, financé par des fonds publics provenant du Conseil de bande, des deux MRC et de la ville de Chambord, n’a pas respecté ses obligations légales relatives aux lois municipales.

La Fondation Rivières a également constaté que le gouvernement n’applique pas les recommandations de la Commission d’enquête sur la politique d’achat par Hydro-Québec d’électricité auprès de producteurs privés (aussi appelée la Commission Doyon). Une des recommandations demandait le maintien d’un débit écohydrologique dans la rivière. Or le promoteur n’a pas présenté les informations requises selon la Politique de débits réservés écologiques pour la protection du poisson et de ses habitats, politique en vigueur depuis avril 1999. Et maintenant le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs semble vouloir l’ignorer dans le dossier. Selon cette politique, un débit minimum de 3,0 mètres cubes par seconde (m3/s) est requis à Val-Jalbert alors que le débit moyen est de 16 m3/s et que le promoteur n’en conserve que… 0,3 m3/s, soit dix fois moins que le minimum prescrit !

Par ailleurs, rappelons que le projet de Val-Jalbert occasionnerait des pertes financières de plus de 40 millions de dollars pour Hydro-Québec, car la société d’État garantit le prix d’achat pour l’électricité à un taux indexé à 2,5% par année qui débute à 8 cents par kilowattheure (¢/kWh) pour l’an 1 d’exploitation et s’élevant jusqu’à 13 ¢/kWh pour l’an 20. À ce prix d’achat garanti et indexé s’ajoutent d’autres frais couverts par la société d’État qui s’élèvent à 4 ¢/kWh1. Ainsi, le coût de revient pour Hydro-Québec pour l’électricité produite par une petite centrale est de 12 ¢/kWh (2014) à 17 ¢/kWh (2033). À la lumière de la tendance baissière du prix de l’électricité sur le marché américain2, qui s’aventurerait à faire un tel investissement ?

La Fondation Rivières appuie la marche familiale de l’Alliance Pekuakamiulnuatsh.

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