On estime qu’à peine 10 % des agressions sexuelles font l’objet d’une plainte à la police. Le dépistage de la violence et l’accueil des victimes est primordial afin de lever le voile du silence et briser l’isolement. Au Québec, certains groupes de femmes sont plus à risque de subir une agression sexuelle, notamment les femmes autochtones et les femmes vivant avec un handicap, et l’accessibilité des ressources est réduite pour d’autres femmes (pensons par exemple aux femmes victimes de viol de guerre dans leur pays d’origine, aux femmes sourdes ou aux femmes ayant un statut d’immigration précaire).
Il est essentiel que le prochain plan d’action gouvernemental en matière d’agression sexuelle tienne compte de l’expertise des femmes de la diversité et de celle des femmes autochtones afin de répondre adéquatement aux besoins spécifiques de celles-ci. À ce sujet, les CALACS veulent savoir quel parti respectera les engagements du gouvernement quant à la mise en place d’un troisième plan d’action ? Ce plan s’appuiera-t-il sur une analyse sociale de la violence ? Tiendra-t-il compte des différentes réalités des femmes du Québec ?
Il est en outre incontournable que l’indemnisation demeure accessible aux victimes qui ne choisissent pas la voie judiciaire, et de faciliter le parcours de celles qui optent pour cette voie. L’accès à l’IVAC devrait aussi être élargi et le régime, revu en détails. À quand une réforme en profondeur du régime d’indemnisation des victimes d’actes criminel ?
Afin de lutter efficacement contre les agressions sexuelles, le RQCALACS propose d’agir en amont en misant sur la prévention. Il est primordial de changer les mentalités afin de contrer la banalisation grandissante de la violence sexuelle, entre autres par des phénomènes tels que l’hypersexualisation. À quand le retour des cours de d’éducation à la sexualité obligatoires dans les écoles primaires et secondaires du Québec, et ce dans une perspective favorisant l’égalité des sexes et respectant la diversité sexuelle ? Quelles mesures prendra chacun des partis pour tenir une campagne de sensibilisation grand public ?
Les préoccupations des CALACS sont présentées dans le document de propositions remis aujourd’hui à chacun des partis et pour lequel le RQCALACS attend une réponse en termes d’engagements clairs en faveur d’un Québec sans violence sexuelle.
Le Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) est un organisme féministe à but non lucratif qui regroupe 25 centres d’aide répartis à travers le Québec et qui se consacre depuis 35 ans au développement d’une meilleure réponse à apporter aux femmes et aux adolescentes agressées sexuellement ainsi qu’aux communautés du Québec qui veulent agir préventivement contre la violence sexuelle. https://fr-ca.facebook.com/RQCALACS