La santé et la sécurité au travail, une question de vie ou de mort
« Au Québec, en 1983, il y a eu 12 décès de travailleurs dans la construction. En 2012, la situation était pire. 64 travailleurs sont morts. Ça fait une moyenne de plus d’un travailleur par semaine qui décède. Cette boucherie doit cesser », s’est indigné Yves Ouellet.
La construction est la seule industrie où des articles de la Loi sur la santé et la sécurité du travail n’ont pas été mis en vigueur depuis leur adoption. « On devrait commencer par appliquer la loi qu’on a votée il y a plus de 30 ans avant de parler de la moderniser. On connait les solutions. Nous ne voulons plus entendre parler de consultations. Nous voulons des actions rapides pour sauver la vie de travailleuses et de travailleurs », a réclamé Arnold Guérin.
1,5 milliard dans le travail au noir
La lutte contre le travail au noir est une nécessité pour la FTQ-Construction. Les travailleuses et les travailleurs sont les premiers pénalisés par ce phénomène. « Je ne connais pas de travailleurs qui vont volontairement abandonner leurs remboursements de frais de déplacement, leur assurance parentale, leur couverture par la CSST, leur paye de vacances et leurs cotisations à leur fonds de pension. C’est évident que ce n’est pas rentable pour eux », a rappelé le directeur général de la FTQ-Construction.
Le travail au noir représente plus de 1,5 milliard par année dans l’industrie québécoise de la construction. « Avec un peu d’effort, le gouvernement pourrait récolter des centaines de millions en taxes et impôts. Le peuple québécois n’a pas les moyens de tolérer cette situation plus longtemps », a déploré le président de la FTQ-Construction.
Pour la FTQ-Construction, la solution passe nécessairement par l’augmentation du personnel chargé d’enquêter sur les allégations de travail au noir et l’augmentation de la sévérité des amendes qui découlent de ces crimes. « Aujourd’hui, un entrepreneur sait qu’il peut obliger ses travailleurs à accepter d’être payés au noir. Peu de fraudeurs se font prendre. Et ceux qui se font prendre payent une amende moins élevée que ce qu’ils ont sauvé en payant au noir. Le système actuel encourage le travail au noir au lieu de le combattre », ont dénoncé les porte-parole syndicaux.