Dans la dernière semaine, un grand nombre de locataires ont contacté le RCLALQ ou des comités logement afin de savoir les mesures qu’ils devaient prendre quant à une éventuelle audience. « Des locataires ayant des audiences prévues au courant de la semaine prochaine essaient de se préparer en conséquence, mais plusieurs sont très anxieux puisque l’accès aux ressources pouvant les aider à se préparer est limité actuellement. Des personnes âgées, ayant des problèmes de santé ou devant demeurer en quarantaine craignent également de devoir se déplacer dans des lieux publics pour assister à leur audience », clame la porte-parole. Pour le RCLALQ, il est essentiel que la ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, oblige la Régie du logement à suspendre ses audiences pour une durée indéterminée afin que les droits des parties en matière de bail résidentiel ne soient pas malmenés en raison de la COVID-19.
La suspension des expulsions doit être maintenue après l’urgence sanitaire
Le 17 mars dernier, la ministre de la Santé, Danielle McCann, émettait un décret qui suspend l’exécution des jugements menant à l’éviction des locataires tant et aussi longtemps que l’urgence sanitaire est effective. Toutefois, si les audiences sont maintenues à la Régie du logement, le RCLALQ craint que de nombreux jugements visant l’expulsion des locataires soient tout de même émis. « En temps normal, près de 70 % des audiences tenues à la Régie mènent à l’éviction des locataires. Avec toutes les pertes d’emploi qui subviennent actuellement, le paiement du loyer d’avril et surtout, des mois à venir, sera très difficile. Si les audiences reprennent à la Régie, nous craignons que des milliers de ménages locataires se retrouvent à la rue dès la levée de l’urgence sanitaire » se désole madame Deneault.
Le RCLALQ tient à rappeler que le Québec était plongé dans une grave crise du logement avant l’arrivée de la COVID-19 et que cette dernière risque d’être accentuée en raison de la pandémie. Le Regroupement demande à la ministre Laforest d’instaurer un moratoire sur les expulsions qui se prolongera au-delà de l’urgence sanitaire afin de s’assurer que les ménages locataires précaires ne se retrouvent pas à la rue après la reprise des activités de la province.
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