Édition du 19 novembre 2024

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Logement

Droit au logement et personnes migrantes - Urgence de contrer un amalgame erroné et dommageable !

MONTRÉAL, le 2 juill. 2024 - Face aux graves obstacles que rencontrent de nombreuses personnes et familles pour se loger en cette période de déménagement, la Ligue des droits et libertés (LDL) ainsi que le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ), l’Observatoire des inégalités raciales au Québec (OIRQ), le Regroupement des organismes en hébergement pour personnes migrantes (ROHMI) et la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI) invitent la population à rejeter fermement l’amalgame erroné qui attribue la crise du logement aux personnes migrantes.

Les véritables causes de la crise du logement sont identifiées depuis des décennies par les organisations travaillant à la défense du droit au logement et des droits des locataires. Le fait est que les gouvernements successifs ont failli à mettre en place des politiques publiques et investissements permettant que toutes et tous soient logé-e-s, et surtout, logé-e-s dignement.

Les données démontrent que le manque de logements réellement abordables ne peut pas être attribué à l’influx migratoire ; ni aux travailleuses et travailleurs étrangers temporaires, ni aux personnes demandeuses d’asile, ni aux personnes sans statut déjà présentes sur le territoire. Les organisations défendant les droits des personnes migrantes, réfugiées et demandeuses d’asile, ainsi que des groupes de chercheur-euse-s, ont également rectifié les faits à plusieurs reprises.

Les personnes migrantes sont parmi les plus vulnérables et à ce titre, vivent de la discrimination et d’importantes difficultés d’accès au logement. Il importe que la population québécoise soit alertée de l’amalgame erroné entre la crise du logement et les personnes migrantes qui est mis de l’avant.

Durant les dernières semaines, les interventions de certaines personnalités publiques, d’élu-e-s, et même du premier ministre François Legault, ont contribué à faire des personnes migrantes les boucs émissaires de la crise du logement. Non seulement leur attribuer pareille responsabilité est mensonger, mais alimente une rhétorique anti-immigration incompatible avec un projet de société respectueux des droits humains.

Citations

« On observe beaucoup de désinformation, et le tout prend place dans un climat de plus en plus hostile aux personnes migrantes. C’est non seulement inquiétant mais inacceptable de voir des élu-e-s transmettre des informations erronées comme on a pu le voir au cours des dernières semaines. On ouvre la porte à une dérive vraiment dangereuse. » - Laurence Guénette, porte-parole de la Ligue des droits et libertés.

« Les discours qui font de l’immigration la cause de la crise du logement sont irresponsables et alimentent les sentiments anti-immigration et xénophobes. Ils ne permettront en rien de trouver des solutions à des problèmes pourtant bien réels. Ces discours dénotent non seulement un mépris certain envers les personnes migrantes, mais également envers toutes les personnes qui souffrent de cette situation, à qui l’on propose de fausses solutions. » - Stephan Reichhold, directeur général de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes

« Cette rhétorique de l’immigrant bouc émissaire est triplement dangereuse. Non seulement elle vient alimenter le discours anti-immigration, elle stigmatise les personnes immigrantes et elle empêche de s’attaquer au problème de fond : les désinvestissements dans les services publics et les logements abordables. » - Florence Bourdeau, co-coordonnatrice du Regroupement des organismes en hébergement pour personnes migrantes (ROHMI)

« L’analyse purement numérique que fait le gouvernement Legault ne tient pas la route. Dans cinq grandes villes du Québec, la construction résidentielle a soit suivi, soit surpassé la croissance du nombre de ménages. En vérité, les logements construits ne répondent tout simplement pas aux besoins actuels. Quant aux demandeurs d’asile, ils sont en nombre croissant dans les ressources en itinérance. Freiner leur entrée n’allègera en rien les très longues listes de personnes en attente d’un logement social puisqu’ils n’y ont pas accès. Les besoins en matière de logement répondant à la capacité de payer des gens dépassent de loin la soi-disant pression par l’immigration. »
 Stéphanie Barahona, organisatrice communautaire, Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)

Faits saillants

Observatoire sur les inégalités raciales au Québec et Institut de recherche et d’information socioéconomique, « Crise du logement et immigration : Mettons fin à l’amalgame », publication Égalités du 11 juin 2024

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