« Les résultats sont alarmants. Près de la moitié de nos membres de plus de 50 ans ont indiqué vouloir quitter pour la retraite d’ici trois ans à cause des pénalités au régime de retraite que le gouvernement veut nous imposer. Ça représenterait des départs massifs en pleine période de pénurie de 7 500 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes. À titre comparatif, en 1997, ce sont 6 000 infirmières et infirmières auxiliaires qui avaient pris leur retraite occasionnant des torts au réseau de la santé dont on subit encore les effets alors qu’il n’y avait même pas de pénurie. C’est une catastrophe que s’apprête à créer le président du Conseil du trésor. Nous demandons formellement au gouvernement de reculer et de retirer les modifications au régime de retraite qu’il souhaite nous imposer », a déclaré la présidente de la FIQ, Régine Laurent.
Les professionnelles en soins interrogées ont clairement indiqué que leur intention de quitter était motivé par les mesures proposées par le gouvernement. Ainsi, 61 % d’entre elles se sont dites influencées par la mesure faisant passer l’âge de la retraite de 60 à 62 ans ; 71 % ont dit être influencées par la volonté du ministre Martin Coiteux d’augmenter la pénalité applicable pour une prise de retraite anticipée de 4 % à 7,2 % par année ; et 64 % des professionnelles en soins ont affirmé motiver leur intention de partir plus tôt à la retraite à cause de la mesure établissant le calcul de la prestation de retraite sur la moyenne des 8 meilleures années plutôt que sur les cinq meilleures années.
« Ce que nous présentons aujourd’hui ce n’est pas de la frime. La volonté de ces professionnelles en soins est bel et bien réelle. Les deux tiers de celles qui ont exprimé vouloir quitter d’ici les trois prochaines années ont affirmé avoir déjà entrepris des démarches auprès de la CARRA. La situation est sérieuse et critique. La seule sortie honorable et responsable qui s’offre au président du Conseil du trésor, c’est de retirer ces offres qui sont une véritable gifle au visage de milliers de professionnelles en soins qui ont consacré leur vie à soigner la population québécoise. C’est d’autant plus insensé que le RREGOP est un régime de pension capitalisé qui fonctionne bien », a poursuivi Daniel Gilbert.
« Ce qu’on nous propose, ce sont des mesures d’appauvrissement des futurs retraités composés très majoritairement de femmes. Le revenu de retraite moyen d’une professionnelle en soins est de seulement 26 000 $ par année et le gouvernement veut les appauvrir davantage. C’est une attitude immonde », a dénoncé le vice-président de la FIQ.
« Martin Coiteux va rendre le réseau de la santé encore plus malade et mettre en péril la qualité et la sécurité des soins aux patients s’il persiste. Il ne semble même pas réaliser que les départs massifs qu’il va provoquer s’ajouteront à la pénurie d’infirmières et d’infirmières auxiliaires que vit présentement notre système de santé. S’il ne comprend toujours pas, nous espérons que le ministre de la Santé et le Premier ministre, eux, comprendront et interviendront avant qu’il ne soit trop tard », a conclu Régine Laurent.
Le sondage téléphonique, mené par la firme Repère, a été réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 602 membres de la FIQ âgées entre 50 et 64 ans. La collecte des données a été effectuée du 27 au 30 mars 2015. Les données ont été pondérées selon le titre d’emploi, l’âge, le statut et les régions. La marge d’erreur maximale sur l’ensemble de l’échantillon est de +/- 4 %.