Un élément préoccupant pour les étudiants québécois se retrouve tout de même inscrit au budget, soit le martèlement de la position gouvernementale d’indexer les frais de scolarité. Il s’agit évidemment d’une position que les fédérations ne partagent pas, préférant un gel des frais de scolarité à long terme pour permettre un réajustement dans les conditions de vie étudiante : « Encore une fois, le gouvernement du Québec annonce ses intentions déjà très bien connues pour le Sommet. Le gouvernement du Québec semble oublier que la facture étudiante, via les frais institutionnels obligatoires (FIO), augmente déjà jusqu’à 4 %, ce qui est supérieur à l’indexation. L’intention du gouvernement, au Sommet, est-elle de proposer l’indexation de l’indexation ? Les conditions de vie étudiante se sont largement dégradées depuis les dernières années, il est temps d’y mettre un frein et de développer une réelle vision de l’accessibilité aux études supérieures » s’est prononcée la présidente de la FEUQ, Mme Desjardins.
Un autre élément intéressant du budget concerne le mandat élargi du Vérificateur général (VG) aux sociétés d’État publiques, afin d’en assurer une gestion rigoureuse des fonds publics. Les fédérations étudiantes se questionnent à savoir pourquoi le gouvernement du Québec applique deux poids et deux mesures dans ce dossier. « Cela fait plusieurs années que nous réclamons l’élargissement du mandat du VG aux universités, pour cesser les gaspillages des fonds publics et stopper les dérives comme celles de l’Ilot voyageur ou encore les primes exponentielles à l’Université Concordia. Le Parti Québécois (PQ) alors qu’il était dans l’opposition, demandait la même chose que nous. Maintenant qu’il est au gouvernement, il applique l’initiative pour les sociétés d’État, mais continue de jouer à l’autruche quant à la gestion des universités. C’est consternant » se sont indignées les présidentes des fédérations étudiantes.
Sur une note plus large, les fédérations étudiantes se montrent aussi préoccupées par les phénomènes liés à la démographie. Comme cela est largement connu, le nombre de travailleurs pour le nombre de retraités diminuera au cours des prochaines années, un défi de taille pour la jeune génération dont sont issus les étudiants québécois. Pour la FECQ et la FEUQ, c’est en faisant de l’éducation supérieure, son accessibilité en tête, une priorité majeure pour le gouvernement que ce dernier contribuera à aider le Québec à relever les défis de demain : « Dans une société de plus en plus axée sur le Savoir et l’innovation, les formations collégiales et universitaires deviennent des atouts de plus en plus nécessaires. Les enjeux démographiques majeurs pourront être relevés par notre génération seulement si le gouvernement du Québec s’engage dans l’appui aux initiatives favorables à la jeunesse, l’accès aux études supérieures au premier plan » a conclu Mme Laberge, présidente de la FECQ.