« Au nom des élèves, qui sont notre avenir, cette saignée dans les services professionnels doit cesser maintenant, exige la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau. Un gouvernement qui se respecte ne choisit pas d’économiser sur le dos des jeunes qui n’ont pas le pouvoir de faire respecter leur droit. Obtenir des services professionnels à la hauteur de ses besoins, c’est un droit protégé par la loi, qui a été réaffirmé par la Cour suprême en 2012, on l’oublie trop souvent ! ».
Des coupes et un jeu de chaise musicale
« Depuis trois ans, neuf postes professionnels ont été coupés dans les commissions des Monts-et-Marées et des Phares. Cela représente 5 % des effectifs de notre territoire. Avec les compressions qui s’en viennent, nous sommes très inquiets de voir de nouveaux postes disparaître, soit par attrition, soit par le non réengagement des personnes à statut précaire. La fusion prochaine inquiète aussi plusieurs de nos membres », déplore Sylvie Codère, présidente du SPPEBSL.
« Depuis longtemps, c’est à un véritable jeu de chaises musicales que sont soumis les professionnelles et professionnels de nos deux commissions scolaires, que ce soit à cause des non-remplacements ou pour des raisons purement administratives. Ils sont, année après année, affectés dans des écoles différentes, au prix de leur relation de confiance et de continuité avec les élèves, des dossiers à se réapproprier et du désespoir des parents qui doivent réexpliquer plusieurs fois les problèmes de leurs enfants à de nouvelles personnes. C’est absurde, c’est une perte de temps et d’énergie ! », dénonce Sylvie Codère.
De graves problèmes d’attraction et de rétention
« Dans les dernières années, une vingtaine de professionnelles et professionnels ont quitté les commissions scolaires du Fleuve-et-des-Lacs et Kamouraska-Rivière-du-Loup à cause des conditions de travail qui se détériorent sans cesse », soutient Johanne Gingras, présidente du SPGP.
« Quel professionnel voudrait travailler dans huit écoles, que son auto soit son bureau, avec une tâche de plus en plus lourde parce que les besoins grandissent et que les ressources n’augmentent pas, tout ça pour un salaire bien moins élevé qu’au privé ? » questionne la présidente du SPGP.
Ajouter des services professionnels et des conditions d’exercice adéquates
Avant même que débutent les compressions dans le milieu de l’éducation, les professionnelles et professionnels n’étaient pas assez nombreux pour suffire à la tâche devant les besoins croissants des élèves. Il faut non seulement maintenir les ressources déjà en place, mais en ajouter davantage pour arriver à combler les besoins. C’est pourquoi la Fédération demande l’ajout de 600 professionnelles et professionnels dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives de ses membres.
Les conditions d’exercice parfois déplorables de la tâche des professionnelles et professionnels dans le système d’éducation public font également l’objet de négociations avec le gouvernement. « Il faut être capable d’attirer et de retenir les professionnelles et professionnels en éducation, parce qu’avec des salaires peu compétitifs, des bureaux parfois insalubres ou inexistants et une surcharge de travail devenue quasiment la norme, les commissions scolaires peinent à pourvoir certains postes, et c’est l’élève, au bout du compte, qui ne reçoit pas de service », dénonce Johanne Pomerleau.
« Investir en éducation, c’est un choix de société que nous devons faire pour garantir l’avenir. Le gouvernement doit se donner les moyens de mettre tout en œuvre pour permettre aux élèves de réussir, sinon c’est toute une génération qu’il abandonne à son sort », conclut la leader syndicale.
La FPPE-CSQ a lancé en novembre la campagne vidéo « On se donne les moyens », sur Facebook, pour dénoncer les conséquences de l’austérité sur les services professionnels en éducation. La campagne est un succès viral avec près de 400 000 visionnements à ce jour. Le troisième épisode est désormais disponible au www.onsedonnelesmoyens.com.