On peut trouver aussi Le livre noir des multinationales américaines de Steve Proulx. [3]
Si les victimes d’un soi-disant « communisme » [4] [5] sont hélas bien réelles, les victimes du capitalisme le sont tout autant. Celles-là par contre ne sont pas désignées comme telles.
En voici un aperçu succinct : les nombreuses personnes mortes ou torturées lors des guerres en Irak basées sur des mensonges, les morts suite aux nombreux coups d’état faits par les États-Unis ou avec leur complicité : au Chili, au Guatémala, au Nicaragua, en Iran, etc, les milliers de morts et de malades de Bhopal suite à la négligence de la compagnie, ceux et celles de la famine en Afrique en laissant croire que seul le climat est en cause, les personnes mortes au travail et notamment dans les mines, les millions de personnes déplacées et mêmes les morts survenues lors de résistances aux agissements des Compagnies minières, les millions qui ont perdu travail et maison aux États-Unis, ainsi que les chômeurs d’un peu partout suite à la crise financière, sans compter tous ces millions de pauvres et ces milliers de sans-abris. « La pauvreté est la pire violence » disait Ghandi. etc. Pour plus d’info : [6]
Aujourd’hui, je veux surtout attirer l’attention sur deux récentes victimes des banksters et spéculateurs. Les gouvernements partagent avec ces derniers une lourde responsabilité dans ce drame, car ils se laissent mener par ces oligarques et leurs lobbies et ne prennent pas les mesures nécessaires pour que l’économie soit au service des gens et non des puissants.
Trop souvent ces victimes des spéculateurs, mortes ou vivantes, sont enterrées sous des tas de statistiques. On ne les voit pas, on ne les entend pas. Peu ou pas de poursuites pour les crimes commis. « Les spéculateurs devraient être jugés pour crime contre l’humanité » écrit Jean Ziegler.
http://www.bastamag.net/article1995.html
Grâce à un article paru dans Courrier international, ces deux récentes victimes ne resteront pas complètement inconnues. En lisant cette histoire, ce fut pour moi, comme un coup dans le ventre. Voici un extrait : « Un soir, Anna était encore à l’école. Et sa maman ne venait toujours pas la chercher. Les instituteurs ne savaient pas quoi faire. Puis la petite a sorti de sa poche un papier. C’était une note qu’elle ne pouvait déchiffrer à son âge. "Anna, je ne viendrai pas te chercher ce soir. Je n’ai pas d’argent, je ne peux plus m’occuper de toi. Pardon. Ta maman". La personne qui raconte cette histoire m’en parle comme d’un cas quotidien. » Pour la suite : http://www.courrierinternational.com/article/2012/01/12/les-orphelins-de-la-crise,
Il existe une tombe du soldat inconnu. Il devrait exister aussi une tombe des victimes inconnues du capitalisme. Sur certains monuments, les noms des soldats morts au combat sont écrits. Si au moins on écrivait annuellement dans un livre, les noms des victimes du capitalisme et le contexte de leur souffrance et/ou de leur mort, au moins ces deux victimes comme des millions d’autres, ne seraient pas complètement oubliées.
En Tunisie, le geste de désespoir de Mohamed Bouazizi, a déclenché un mouvement réclamant la fin de la dictature. Quand le désespoir de ces deux victimes en Grèce, et des milliers d’autres semblables, va-t-il susciter un mouvement des peuples réclamant la fin de la dictature de l’oligarchie ?
Même si cette oligarchie est un monstre à plusieurs têtes et donc plus difficile à déloger, il ne faut surtout pas oublier que ces « aspirateurs d’argent » dépendent de notre travail, de nos achats et de nos placements pour survivre, on a donc non seulement un certain pouvoir sur eux, mais un pouvoir certain. Il s’agit d’en prendre conscience et d’organiser la résistance.
Une grande solidarité, si elle n’est pas organisée est moins efficace.