La présidente de la CSQ, Louise Chabot, explique que la nouvelle la plus positive du plan gouvernemental est l’annonce de mesures qui permettront de hausser le revenu de base des personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi jusqu’à atteindre le seuil de la mesure du panier de consommation (MPC) d’ici 2023.
« C’est une amélioration notable mais il ne faut pas croire pour autant, comme le laisse entendre le gouvernement, que les 100 000 personnes touchées seront sorties pour autant de la pauvreté. Cela leur permet de rencontrer leurs besoins de base mais elles ne bénéficieront toujours pas de la marge de manœuvre pour faire des choix et surmonter les imprévus », déplore Louise Chabot.
Un effort encore trop timide
Pour ce qui est de l’aide apportée aux autres personnes bénéficiant de l’aide sociale, soit celles qui sont aptes au travail, la présidente de la CSQ juge l’effort gouvernemental encore trop timide.
« La bonification de leurs prestations leur permettra à peine de dépasser la moitié du MPC, ce qui est vraiment trop peu. De plus, cette amélioration est conditionnelle à leur participation aux programmes d’intégration et de maintien à l’emploi. Ce qui est en contradiction avec un véritable programme de lutte contre la pauvreté qui lui doit assurer un revenu minimum inconditionnel », rappelle Louise Chabot.
Des mesures coercitives maintenues
Cette dernière ajoute d’ailleurs que le plus grand irritant de cette stratégie est que le gouvernement Couillard, dont son ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, cristallise une fois de plus la séparation entre « le bon pauvre et le mauvais pauvre ».
« On maintient les mesures coercitives et les coupes de prestations pour les personnes incapables de se conformer au plan d’intervention et d’intégration à l’emploi. Nous avons dénoncé ces pénalités par le passé et elles sont carrément indécentes, alors qu’un individu peut voir sa prestation de base être amputée de plus de 35% par mois. Ce n’est pas ce que j’appellerais combattre la pauvreté, bien au contraire, » dénonce la leader syndicale.
Le véritable incitatif à l’emploi
Cette dernière précise que le ministre François Blais semble incapable de comprendre que le véritable incitatif à l’emploi n’est pas dans l’imposition de mesures punitives mais réside plutôt dans l’amélioration des conditions de travail et salariales, notamment par une réelle hausse du salaire minimum.
Pas un plan de lutte contre la pauvreté
En terminant, la présidente de la CSQ conclut qu’en dépit des mesures positives dévoilées aujourd’hui, un véritable plan de lutte contre la pauvreté est toujours à venir au Québec, mais nous n’en sommes malheureusement pas encore là.
« Il est d’ailleurs très révélateur que le gouvernement lui-même s’est bien privé de qualifier de « plan de lutte contre la pauvreté » sa stratégie. Il l’intitule plutôt « Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale 2017-2013 ». Pour la lutte contre la pauvreté, nous devrons encore attendre », conclut Louise Chabot.
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