Comme en témoigne notre analyse féministe, la crise du logement affecte les femmes d’une manière disproportionnée, notamment parce qu’elles se retrouvent plus fréquemment en situation de précarité économique. Dans ce contexte, la construction de logements sociaux est essentielle pour répondre aux besoins urgents de ces femmes qui doivent patienter sur des listes d’attente terriblement longues. Ainsi, tout projet de logement social devrait comprendre des unités universellement accessibles, adaptables et sécuritaires réservées aux femmes, notamment les femmes seules, celles à la croisée des oppressions et celles avec une famille, et que soit inclut du soutien communautaire en complément.
Pour diminuer les effets de la crise sur les femmes qui en ont le plus besoin, l’accès à ces logements sociaux de même qu’aux programmes d’aide au logement doit être amélioré. Les critères d’admissibilité trop restrictifs et les trop lourdes démarches d’accès aux programmes d’aide au logement et aux habitations à loyer modique (HLM) doivent être élargis, simplifiés et exempts de discrimination, notamment en assurant l’admissibilité des femmes immigrantes à statut précaire ainsi que des femmes habitant depuis moins de 12 mois sur le territoire de la région.
Le phénomène « AirBnB » est un autre élément de la crise du logement qui préoccupe le RTRGFQ. Le gouvernement doit exercer un réel contrôle sur la location à court et moyen terme en éliminant la conversion, à des fins d’hébergement touristique ou de navettage, de logements ou de maisons unifamiliales destinés initialement à une location annuelle. De plus, il doit s’assurer de tenir les plateformes responsables de l’application des lois et règlements pour contrôler les hébergements non certifiés.
Afin de faciliter l’élaboration de mesures pour réduire les inégalités entre les hommes et les femmes et entre les femmes elles-mêmes, il est impératif que tout plan d’action, tel que le Plan d’action gouvernemental en habitation, et toute politique provinciale en habitation et en urbanisme intègre de manière transversale l’analyse différenciée selon les sexes intersectionnelle (ADS+).
À l’occasion de sa rencontre avec le RTRGFQ, le cabinet de la ministre responsable de l’Habitation a indiqué que le Plan d’action gouvernemental en habitation prendra en considération les besoins des femmes et qu’il y a une ouverture à évaluer si des actions peuvent être bonifiées. « Le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec a proposé des solutions pour réellement sortir de cette crise qui ne touche pas tout le monde de la même manière et nous espérons que la ministre responsable de l’Habitation en tiendra compte. Nous surveillerons avec attention le plan d’action qu’elle déposera prochainement », conclut Audrey Gosselin Pellerin, du RTRGFQ.
Le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTRGFQ) est un organisme féministe de défense collective des droits travaillant sur les questions touchant les intérêts et les droits des femmes en tenant compte de l’intersection des divers systèmes d’oppression. Il s’agit d’un regroupement provincial composé des Tables régionales de groupes de femmes représentant les 17 régions du Québec. Le RTRGFQ est en action depuis 2001 pour favoriser l’égalité pour toutes les femmes.
Pour télécharger l’argumentaire féministe sur le droit au logement, cliquez ICI.
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