La délégation était composée de Stéphanie Bérubé et Audrey Dumas, du Syndicat des professionnelles et professionnels de la santé et des services sociaux de la région de Québec (SPPSSSRQ-CSQ) affilié à la Fédération des syndicats de la santé et des services sociaux (F4S-CSQ). Le message était clair : on a demandé à la députée de s’opposer au gouvernement pour bloquer le projet de loi controversé.
Les membres de la délégation ont fait valoir à la députée qu’elle devait défendre les intérêts de la population qui l’a élue.
« Nous avons expliqué à la députée les raisons pour s’opposer à la réforme Barrette. En effet, non seulement le projet de loi no10 n’améliorera en rien notre système de santé, mais il va créer des conditions encore plus difficiles en augmentant les problèmes actuels », a fait valoir Stéphanie Bérubé.
Perte de pouvoir importante pour la région
Pour sa part, Audrey Dumas a renchéri en dénonçant le fait que la réforme Barrette représente une perte de pouvoir importante pour la région et sa population au profit d’un ministre de la Santé qui deviendra ultra-puissant.
« Le nombre d’établissements sera réduit et nous nous retrouverons avec un seul conseil d’administration pour l’ensemble de la région. De plus, les pôles de décision s’éloigneront du milieu alors que le vrai pouvoir sera centralisé entre les mains d’un ministre qui pourra intervenir dans la gestion quotidienne de nos établissements, sans tenir compte de nos particularités », met en garde Audrey Dumas.
Erreur et population en danger
La députée a également été informée du fait que plusieurs études démontrent que l’approche adoptée par la réforme Barrette s’est avérée une grave erreur partout où elle a été expérimentée.
« Que ce soit aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suède, aux Pays-Bas ou même en Alberta, l’abolition des structures régionales, les fusions et la centralisation des pouvoirs décisionnels n’ont pas amélioré l’efficacité des systèmes et n’ont pas généré les économies attendues. Au contraire, cette façon de faire a dégradé la situation au point de mettre même en danger les populations touchées », alerte Stéphanie Bérubé.
Une opposition généralisée
Il ne faut donc pas se surprendre que l’opposition au projet de loi no10 soit majeure et généralisée.
« Rarement un projet de loi a eu autant d’opposants et si peu de défenseurs. Toute la profession médicale l’a critiqué sévèrement, et il a été condamné par de nombreux spécialistes, des associations civiles, des élus locaux, des individus et organismes de défense de droits, le milieu communautaire, des comités d’usagers de CSSS, des centres jeunesse, de réadaptation, le personnel cadre et les gestionnaires, les travailleuses et travailleurs et leurs syndicats ou leurs ordres professionnels. La dénonciation est quasi unanime et, pourtant, Gaétan Barrette et le gouvernement s’entêtent à aller de l’avant. Un tel refus d’écouter est dangereux pour notre santé et pour notre démocratie », constate Stéphanie Bérubé.
Les grands gagnants de la réforme
Les membres de la délégation de la Coalition Solidarité Santé ont également souligné que les seules personnes qui ont quelque chose à gagner avec cette réforme sont le ministre lui-même, qui va nourrir sa soif de pouvoir, et le secteur privé qui va profiter directement de l’augmentation de la sous-traitance et de la privatisation des services et soins.
Un député face à son devoir et sa population
Finalement, la délégation a invité la députée Agnès Maltais à s’opposer en toute conscience à un projet de loi qui dessert les intérêts de la population et la met en danger.
À propos de la Coalition solidarité santé
La Coalition solidarité santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.